0557901/10/1963POITIERS
Une motion est déposée à la Préfecture
Si les rentrées scolaires viennent de s’effectuer sans encombrements majeurs, il n’en est pas de même pour la rentrée que l’on pourrait qualifier de « sociale ».
En effet, avec la reprise de l’activité des différents secteurs de l’économie, les revendications sociales semblent préoccuper les centrales syndicales (FO, CFTC et CGT).
Après le personnel enseignant, voici d’une part les agents hospitaliers qui revendiquent et d’autre part le personnel de la Banque de France.
Agents hospitaliers 90 % de grévistes
Ils sont en grève depuis hier matin. Leur mouvement sera poursuivi aujourd’hui.
Lundi matin, après un pointage, les agents hospitaliers de la Vienne ont tenu un meeting au cours duquel le point de la situation fut exposé.
Les représentants des syndicats devaient ensuite reprendre le texte des revendications et arrêter une motion calquée sur celle établie sur le plan national.
A 15 heures, sous la conduite des délégués syndicaux 400 à 500 agents hospitaliers des deux sexes, revêtus de leur uniforme blanc, se rendaient en ordre et dans la dignité de la Maison du peuple à la Préfecture pour y déposer une motion.
En cours de trajet, à travers les rues de la ville, des tracts furent remis à la population. Ces feuilles précisaient la nature des revendications et le bien-fondé de ces dernières.
A la sortie de la Préfecture, toujours en bon ordre, les agents hospitaliers se rendirent à nouveau à la Maison du peuple.
Aujourd’hui, une réunion est prévue à la suite de laquelle une délégation se rendra auprès de la direction de l’Hôtel-Dieu.
Motion déposée
Les syndicats FO, CGT et CFTC du personnel hospitalier de Poitiers, solidaires du mouvement de grève du lundi 30 septembre et du mardi 1er octobre lancé par les Fédérations FO et CGT :
- Dénoncent l’attitude du ministre de la Santé publique et de la Population qui, pour pallier à l’application de la semaine de quarante heures dans les établissements hospitaliers, a offert le paiement de deux heures supplémentaires par semaine et rédigé une circulaire portant instruction le19 octobre 1962. Cette circulaire fut abrogée par la suite et supprime donc l’attribution de ces heures, soit environ 5% des traitements ;
- Regrettent que le ministre des Finances apporte en dernier ressort son véto à toutes circulaires et textes favorables au personnel hospitalier et émanant du ministre de la Santé publique ;
- Demandent au ministre de la Santé publique et de la Population que le personnel des établissements de soins et de cure publics obtienne la semaine de quarante heures en cinq jours consécutifs au même titre que les fonctionnaires de son ministère.
D’autre part la CFTC nous a fait parvenir le communiqué suivant :
Le Syndicat départemental CFTC des Services de santé du département de la Vienne déclare qu’il participe à ce titre à la grève du personnel des Établissements hospitaliers des 30 septembre et 1er octobre 1963.
Il a lancé à tous ses adhérents l’ordre de grève en vue de l’obtention de la semaine de 40 heures en 5 jours de travail.
Le Syndicat CFTC rappelle que le personnel hospitalier travaille 45 heures par semaine, alors qu’il est rétribué sur la base de 40 heures seulement.
Dès le début de 1962, M. le Ministre avait promis le paiement de deux heures supplémentaires ; elles ne furent jamais payées au personnel hospitalier du département ; bien plus, le Ministre des Finances refuse leur paiement.
Devant cette situation, devant la mauvaise foi des Pouvoirs publics, le personnel, à bout de patience, use légitimement de son droit de grève pour faire aboutir des revendications parfaitement justifiées.
Photo : Une partie des agents hospitaliers
le 06/01/2022 à 09:13
Source : Centre Presse
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