« Retour

0558101/10/1963CHATELLERAULT

LES PERSONNELS HOSPITALIERS SONT MÉCONTENTS

On nous communique :

Depuis plusieurs années, les personnels hospitaliers manifestent dans le pays, en attirant l’attention des Pouvoirs publics sur la situation qui leur est faite dans les établissements hospitaliers.

En effet, la durée du travail est fixée par les dispositions du décret du 22 mars 1937, qui détermine les modalités d’application de la loi du 21 juin 1936 sur la semaine de 40 heures dans les établissements hospitaliers.

A cette époque, pour tenir compte du caractère intermittent du travail, il faut admis qu’une durée de présence de 45 heures par semaine correspondait à la durée maxima de travail effectif prévue par l’article 6 du Livre II du Code du travail (40 heures).

Ces dispositions, si elles ne justifiaient, n’ont plus désormais aucune raison de subsister. En effet, l’évolution des techniques médicales, la modernisation des hôpitaux, leur agrandissement, les effectifs insuffisants, démontrent avec force combien cette réglementation est périmée et injuste. En fait, c’est une sanction, une pénalisation que subissent les agents hospitaliers qui, en pratique effectuent 45 heures de travail par semaine et se voient rémunérés sur la base de 40 heures par semaine.

M. le ministre de la Santé tentait, par la circulaire du 19 octobre 1962, de réduire cette injustice en autorisant le paiement de deux heures supplémentaires par semaine aux agents.

S’agissant d’une circulaire n’ayant pas « force de loi », cette disposition n’a pratiquement pas connu d’application (en particulier dans la Vienne), le Ministre des Finances étant opposé à l’application de cette circulaire ministérielle.

Par dispositions réglementaires des 5 et 6 août 1963 (arrêté et circulaire), M. le ministre de la Santé « retirait » la circulaire du 19 octobre 1962. En fait, ces dispositions démontrent d’une façon péremptoire la toute-puissance du Ministère des Finances, l’inexistence du Ministère de la Santé, ou, tout au moins, sa carence inadmissible.

Les salaires étant déterminés sur 40 heures de travail, le personnel est donc lésé de 5 heures par semaine.

En défendant leurs légitimes revendications, les agents hospitaliers ont conscience d’accomplir en même temps leur devoir vis-à-vis des malades. Car, trop souvent les soins, l’accueil aux malades en souffrent et le personnel ne peut apporter le réconfort moral d’une présence souvent indispensable auprès des malades.

Ils estiment que les malades doivent bénéficier de toutes les ressources de la science médicale moderne, d’un équipement hospitalier devant être un véritable service public à la disposition de la collectivité, avec un personnel suffisant, qualifié et rémunéré en fonction des sujétions particulières de la profession.

Pourquoi oblige-ton les agents hospitaliers à travailler la nuit et le dimanche et les jours fériés sans recevoir des salaires correspondant à ceux du secteur privé :
- La journée du dimanche n’est pas payée double ;
- Les agents assurant le service de nuit ne perçoivent que 0,35 fr d’indemnité horaire et cela pour les heures effectuées entre 21 h. et 6 h. du matin.

La population, qui connaît bien le dévouement des personnels hospitaliers ne peut pas être insensible à leurs luttes, l’humanisation des hôpitaux devant obligatoirement passer par l’humanisation de leurs conditions de travail.

Deux chiffres pour terminer :
- Crédits réservés à la Santé : 2,5 % du budget national.
- Crédits militaires et de force de frappe : 32 % du même budget.

Ce n’est pas cela soigner les malades….

Les personnels de l’hôpital de Châtellerault seront en grève aujourd’hui mardi de 8 h. à 20 h. Les services de sécurité seront assurés ainsi que les soins aux malades.

 

 

le 06/01/2022 à 09:21

Source : Centre Presse

grève, motion, horaires

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation