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0558402/10/1963CHATELLERAULT

A LA MANUFACTURE D'ARMES « FORCE OUVRIÈRE » PRÉCONISE UNE GRÈVE DE 24 HEURES

Le syndicat « FO » nous communique :

Au cours de la Commission paritaire des 23 et 24 janvier 1963, certains espoirs avaient été donnés par le représentant du Ministre et notamment celui d’augmenter nos salaires lorsque le décalage, reconnu officiellement entre nous et le secteur privé, serait de 3 pour cent. Depuis le mois de mars, ces 3 % sont atteints. Les Armées ont demandé au Ministre des Finances d’augmenter nos salaires et, le 2 août dernier, à Lorient, M. Messmer confirmait publiquement son désir d’augmenter le bordereau de 3 % à compter du 1er mars 1963. Il attendait une lettre du Ministre des Finances à ce sujet. Depuis, c’est le silence et la lettre attendue n’est jamais parvenue au Ministre des Armées. Par contre, le 19 août, le Directeur du cabinet de M. Messmer n’hésitait pas à décider que la loi anti-grève (parue au Journal officiel du 2 août) serait applicable aux travailleurs des Arsenaux, Manufactures et Établissements militaires. Ici pas de retard. Cet acte d’autorité est considéré par les travailleurs comme étant destiné sans doute à masquer l’impossibilité dans laquelle on se trouve de tenir les promesses maintes fois renouvelées et d’éviter la grève en donnant satisfaction aux revendications reconnues justifiées. Face à cet état de fait, le syndicat « Force Ouvrière » sait prendre ses responsabilités. Depuis des mois, nous préconisons des grèves qui soient efficaces. Aujourd’hui nous disons que le meilleur moyen de prouver au Ministre que nous ne nous laissons pas intimider par la circulaire, c’est précisément d’arrêter le travail pour une journée sur le plan national. Nous savons que c’est un lourd sacrifice pour tous, mais les motifs sont valables : manifester notre intention de défendre notre droit à une situation décente ; manifester notre volonté d’obtenir du Ministre qu’il tienne au moins ses promesses (3 % au 1er mars). Nous ne sommes d’ailleurs pas tout à fait d’accord sur les chiffres et cela permettra aussi de lui rappeler ainsi que d’autres revendications qui restent à satisfaire : meilleure application du décret du 22 mai 1951, des salaires, soit une augmentation de 8,5 % de plus que les chiffres admis par le Ministère des Forces Armées ; suppression du 1/6e de la retraite avec un pécule à verser au moment du départ en retraite en attente du titre de pension ; vingt-six jours ouvrables de congés pour tous ; défense des établissements et obtention d’une réforme qui ne soit pas l’abandon de nos avantages durement acquis. A Force Ouvrière, nous regrettons fortement que l’immobilisme gouvernemental, joint à l’intransigeance du Ministre des Armées, nous conduise d’une part à demander aux travailleurs de sacrifier une journée de salaire, d’autre part de priver la Défense nationale de plusieurs dizaines de milliers d’heures de travail, mais la responsabilité en incombe à nos gouvernants mais pas à nous. A Force Ouvrière, nous avons le sens des réalités, nous sommes prêts à l’action, mais seulement à une action valable et susceptible d’être payante. C’est pourquoi nous sommes pour une grève de 24 heures. Les autres organisations le savent. A elles de dire où elles veulent en venir et aux travailleurs de juger et d’entraîner les hésitants pour améliorer le sort commun.

Pour le bureau du syndicat, le secrétaire : Paulet A.

 

 

le 06/01/2022 à 09:28

Source : Centre Presse

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