0559010/10/1963CIVRAY
La direction des établissements Coudert nous communique ces quelques notes précisant sa position, quant à la gestion de l’établissement :
« Au 21 décembre 1962, les Ets Coudert accordèrent à leur personnel une revalorisation des salaires de 21 % applicable au 1er janvier 1963.
« Depuis il y a eu application de la 4e semaine de congés et plusieurs postes de travail ont bénéficié de primes complémentaires allant de 0,06, à 0,22 fr de l’heure.
« Ces hausses furent accordées trois mois avant les accords nationaux des Conventions collectives qui en fixèrent l’application au 1er avril par un accord signé le 25 février.
« Jusqu’à cette époque, l’entreprise avait pu réussir quelques transactions à l’exportation. Or, cette hausse massive des salaires lui supprima brutalement ce débouché.
« L’effectif global de cette entreprise est de 72 salariés. Sur ce chiffre 47 sont en grève, solidaires du mouvement CGT dont l’animateur est un chauffeur de l’entreprise, Bobin Martial.
« Les salaires actuels, en septembre, ont été les suivants :
- 12 manœuvres spécialisés (personnel féminin en majorité) ont perçu entre 400 et 450 francs de salaire brut.
- 15 ouvriers spécialisés entre 450 et 500 francs.
- 10 ouvriers spécialisés entre 500 et 600 francs.
- 10 ouvriers qualifiés entre 600 et 700 francs
« Le salaire moyen de ces ouvriers grévistes ressort donc à 517,00 et non 380,00 comme annoncé par la CGT. Ces chiffres sont des plus précis.
« L’horaire de travail est de 45 h. par semaine dont 5 h. à 25 % de majoration, mais un certain nombre de salariés font un horaire supérieur à 48 heures bénéficiant ainsi d’heures majorées à 25 % et 50 %.
« L’ensemble du personnel a également bénéficié de la 4e semaine de congés.
« L’activité du personnel féminin est surtout orientée sur la fabrication des parquets mosaïques et le parquet spécial PANODAL. En ce qui concerne ces fabrications la période d’hiver (novembre à mars) n’est pas propice à leur écoulement. Jusqu’à présent l’entreprise avait pu stocker. Or, l’incidence élevée de ces hausses de salaires et des grèves répétées ne permettra plus à l’entreprise de conserver ce personnel pendant la mauvaise période d’écoulement.
« Pour faire face à l’évolution du bâtiment, le directeur créa un Groupement commercial assurant l’écoulement d’une dizaine de parqueteries du Centre-Ouest. Son action a permis jusqu’à ce jour de faire face et de maintenir en activité ces entreprises mais, étant donné que les prix de revient sont calculés sur le plan Groupement, il ressort que si certaines chaînes de production de Civray ne pouvaient s’aligner sur le prix moyen établi en collaboration avec le Centre national de productivité des industries du bois, il faudrait suspendre leur activité.
« La direction, cependant, serait d’accord pour améliorer le salaire de certains, contribuant par leur activité, à la bonne marche de l’entreprise ».
D’autre part le Comité de soutien nous communique cet appel à la population de Civray :
La grève des établissements Coudert dure depuis plus de 8 jours. La misère va s’installer dans les foyers des travailleurs. Sans vous demander de porter un jugement sur la grève engagée, nous appelons la population de Civray et des environs à apporter leur soutien financier aux travailleurs en lutte.
Vous pouvez faire parvenir vos dons au Comité de grève au café Duverger, d’autre part nous vous demandons de réserver un bon accueil aux souscripteurs qui vous solliciterons.
Le Comité de soutien
La grève s’est poursuivie hier, bien que la veille, un essai d’entente avait été fait par M. Fourquet, conseiller municipal, et M. le sous-préfet, entre les grévistes et M. Coudert.
Mercredi matin, M. Coudert recevait les délégués de son personnel, aucun accord ne fut réalisé.
le 14/01/2022 à 09:41
Source : Centre Presse
menuiserie, parquets, grève, comité, solidarité, effectifs, salaires
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org