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0559814/10/1963POITIERS

LE PROBLÈME DU TRAVAIL DANS LES BASES U.S. – PREMIERS LICENCIEMENTS PRÉVUS EN FIN D’ANNÉE

La création d’un fonds de chômage départemental demandé

« Centre Presse » dans ses dernières éditions, faisait le point de la situation en ce qui concerne les licenciements prévus dans les bases U.S. d’Ingrandes et de Poitiers qui emploient du personnel français. M. Pierre Abelin, député-maire de Châtellerault, M. Ménard, secrétaire général du syndicat FO des bases alliées, au cours d’interviews qu’ils nous avaient accordés, faisaient connaître les résultats des contacts qu’ils avaient pris. Résultats extrêmement pessimistes.

Samedi soir, à la Redoute, à Châtellerault, en présence de plusieurs centaines d’employés, M. Ménard, le délégué FO, rentré dans la nuit de Paris, fit devant ses mandants, le point du problème.

L’exposé de M. Ménard

De l’exposé complet fait par le délégué on retiendra :
- qu’il y a eu une entrevue avec les autorités U.S. et avec le directeur du personnel civil des bases américaines en Europe.
- que 6.200 emplois vont être supprimés, que des bases vont fermer et que d’autres réduiront considérablement leurs effectifs. « Mais – déclare l’orateur – les ouvriers comptent peu pour leurs employeurs qui se serviront d’eux jusqu’à la dernière minute. Les Américains n’admettent pas les arguments fournis. La décision a été prise par leur gouvernement, la chose est valable ».
- indemnités de licenciements ? Il n’en est pas question. Ces licenciements seront effectués tous les trois mois. Pendant le préavis, le licencié pourra peut-être partir. Des emplois seront offerts dans d’autres bases, le déménagement et la recherche de logement sera à la charge du camp, mais sans aucune garantie pour déterminer le temps d’emploi.
- le réemploi : des contacts ont été pris avec les pouvoirs publics. Mais le problème s’avère extrêmement complexe. On n’embauche pas à Châtellerault dans les usines. Les américains proposent aux ouvriers de leur donner du temps libre pour qu’ils puissent apprendre un nouveau métier dans des centres accélérés. Mais ces absences ne seront pas rémunérées.

Conclusion : « Il faut, a déclaré M. Ménard, essayer de retarder ces licenciements pour que les Pouvoirs publics puissent établir un Fonds départemental. Si un ouvrier châtelleraudais est en chômage, il touche 200 F. par mois ; s’il habite une commune voisine, il ne touche rien.

« Il faut obtenir, tout de suite, des autorités, la liste des licenciements et la création d’un fonds départemental de chômage ».

A la suite de cet exposé une motion fut votée.

La motion

Le personnel de la base d’Ingrandes, réuni le 12 octobre à Châtellerault, sur convocation de l’organisation syndicale Force Ouvrière, a entendu un exposé du secrétaire de section, exposé portant sur les caractéristiques du licenciement prévu.

Il fait siennes les inquiétudes du syndicat concernant le reclassement des personnels licenciés et proteste contre l’incompréhension des Alliés qui se refusent à accorder les quelques avantages qui permettraient aux licenciés de rechercher, dans une sécurité relative, un emploi sensiblement équivalent à celui que l’on leur a retiré.

Le personnel présent s’engage à œuvrer au maximum pour qu’un front unanime soit constitué et à soutenir sans défaillance toute action qui pourrait se révéler nécessaire pour rendre compréhensifs ceux (Alliés ou Français) qui pourraient méconnaître les intérêts légitimes du personnel.

Il fait confiance à l’organisation syndicale Force Ouvrière et à ses délégués pour défendre au maximum ses intérêts sur le plan local ainsi que sur le plan national.

La prochaine réunion des autorités et des Alliés aura lieu en janvier.

 

 

le 14/01/2022 à 10:37

Source : Centre Presse

armée, personnel civil, licenciements, motion

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