CGT

Se connecter

Le mouvement syndical français s'est traduit, en 1906, par une augmentation notable aussi bien du nombre de syndicats que de celui des syndiqués. Les statistiques précédentes avaient déjà permis de constater, d'années en années, le développement continu de l'association à caractère professionnel mais c'est la première fois depuis la mise en application de la loi du 21 mars 1884 que l'on enregistre une augmentation aussi considérable des groupements syndicaux, tant du côté patronal que du côté ouvriers. Au 1er janvier 1906 on comptait 11.841 syndicats groupant 1.809.271 adhérents. Au 1er janvier 1907 il y avait 12.971 syndicats groupant 1.958.511 adhérents, soit 1.130 syndicats de plus et 149.240 syndiqués nouveaux.

Dans ces chiffres il faut distinguer :

1°) les syndicats industriels et commerciaux englobant 3.612 syndicats patronaux (315.271 adhérents), 5.322 syndicats ouvriers (896.012 adhérents) et 154 syndicats mixtes ;

2°) les Unions de syndicats industriels au nombre de 308 groupant 6.173 syndicats comprenant 1 million de membres ;

3°) les syndicats agricoles au nombre de 3.883 et groupant 716.000 membres ;

4°) enfin les Bourses du travail dont le nombre est de 131 avec un total de 2.586 syndicats affiliés (455.790 adhérents).

Le département de la Vienne n'est pas classé dans ceux qui possèdent le plus de syndicats, mais il n'est pas non plus parmi ceux qui en ont le moins. Comme dans toute chose il est dans la moyenne.

On compte actuellement dans la Vienne 78 syndicats de toute sorte groupant 14.000 hommes et 340 femmes. Ce sont, et cela se conçoit dans un pays d'agriculture, les groupements d'agriculteur qui dominent comme nombre d'adhérents. Nous avons 22 syndicats agricoles groupant 11.017 hommes et 52 femmes alors que nos syndicats de l'industrie, bien plus nombreux, ont à peine trois milliers de membres.

On compte en effet dans ce département, pour l'industrie et le commerce, 22 syndicats patronaux groupant 762 hommes et 10 femmes, et 32 syndicats d'ouvriers ou d'employés ayant 2.222 hommes et 278 femmes (...)

La Bourse du Travail de Poitiers, fondée en 1899, avait 30 syndicats adhérents au début de cette année avec 1.582 membres. En 1906 elle avait recueilli 1.530 offres d'emploi et 1.680 demandes. Elle a pu effectuer 1.375 placements d'employés et d'ouvriers des deux sexes, dont 1.225 à demeure et 150 en extra. Ce bilan n'est pas mauvais.

La Bourse du Travail reçoit de la ville une subvention de 2.100 fr. et du département 500 fr.

.../...

René Perlat.