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Une nouvelle réunion du personnel de la base américaine a eu lieu hier soir. Elle était organisée par la section syndicale CFTC nouvellement créée. M. Girard, secrétaire de l’Union départementale, présidait, ayant à ses côtés MM. Damon, président du Syndicat national CFTC du personnel des bases alliées ; M. Boury, secrétaire de la section de Poitiers ; Lassère, secrétaire adjoint ; Puissy, trésorier ; Blet, administrateur de l’ASSEDIC.

M. Boury donna le texte d’une lettre des autorités américaines traitant des mesures envisagées pour assurer le reclassement des employés touchés par les décisions de compression de personnel.

M. Girard donna les raisons de la création de la section CFTC à la base américaine, puis souligna que les licenciements massifs prévus risquaient de créer un groupe important de chômeurs dans la Vienne, ce qui serait, du même coup, très préjudiciable à l’action revendicative des autres travailleurs.

M. Blet donna des renseignements sur les fonds de chômage communaux de Poitiers, Châtellerault et sur l’ASSEDIC, qui versera aux licenciés 35 pour cent de leur salaire à la suite de la période couverte par le préavis et l’indemnité de licenciement.

M. Damon rendit compte d’une entrevue, qui a eu lieu à Paris, vendredi, avec les autorités américaines. Le bénéfice d’une 4^e semaine de congés payés a été acquis, mais n’entrera en application qu’au 1^er juin 1964, de même la prime d’ancienneté, pour les mensuels, est accordée, mais seulement à partir du 1^er juillet 1964.

En ce qui concerne les licenciements, les autorités américaines ont refusé d’en donner le chiffre. M. Damon déclare que la liste en a cependant été remise au Ministère du Travail. Pour la base de Chinon, par exemple, selon les renseignements officieux, 47 pour cent du personnel serait touché par les mesures de compression. Ce pourcentage serait sensiblement le même pour Poitiers et Châtellerault.

Les délégués ont cependant reçu l’assurance que, dès que les listes des licenciés seront établies, elles seront affichées et que, même si l’employé quittait son travail avant la date de licenciement, l’indemnité de licenciement lui serait versée. Mais il n’en sera pas de même pour ceux qui partiront sans avoir été informés de leur renvoi.

M. Girard déclara enfin qu’il fallait maintenant envisager deux actions : auprès des Américains et auprès des Pouvoirs publics et élus. Des démarches seront faites dans ces deux directions et, à cet effet, un Comité est constitué ; il comprend : MM. Boury, Lassère, Colin, Chabrillat, Pasquier, Granger et Mme Mullon. M. Girard souhaite enfin qu’une unité d’action s’engage avec le syndicat FO, sur un programme de défense commun.