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0561019/10/1963POITIERS

LES DÉLÉGUÉS SYNDICAUX DU PERSONNEL DES BASES U.S. REÇUS HIER PAR LE PRÉFET

On nous prie d’insérer :

Vendredi après-midi une délégation Force Ouvrière composée des secrétaires des sections de Poitiers et d’Ingrandes, a été reçue, en même temps d’ailleurs que la jeune section CFTC de Poitiers, par M. le Préfet de la Vienne.

Assistaient à cette entrevue M. le sous-préfet de Châtellerault, M. l’Intendant militaire et divers fonctionnaires de la Préfecture et de la Main-d’œuvre.

M. le Préfet, qui venait de rencontrer le colonel Griffin, a donné aux délégations un certain nombre de précisions concernant les licenciements.

Peu d’éléments nouveaux, si ce n’est l’espoir de voir les licenciements limités à 36 en ce qui concerne Ingrandes. Pour Poitiers, par contre, on prévoit 200 licenciements. Mais ce chiffre ne concerne qu’une partie des installations. Quel sera le chiffre réel ? Une incertitude subsiste à ce sujet.

Les délégations ont eu confirmation des renseignements rapportés de Paris par le secrétaire FO d’Ingrandes. Les licenciements seront en principe terminés à fin juin 1964. Il semble toutefois, en ce qui concerne Ingrandes, que les départs pourraient s’échelonner jusqu’en septembre.

La délégation Force Ouvrière a appuyé les propositions de la CFTC visant à promouvoir et à rendre rentables au maximum les projets de formation professionnelle envisagés à la fois par les Américains et les Pouvoirs publics français.

En ce qui la concerne, elle a particulièrement insisté sur ses revendications, à savoir :
- la création d’un fonds de chômage départemental ;
- la transformation des démissions volontaires en licenciements (avec le paiement des avantages attachés à ces derniers) ;
- la revalorisation des indemnités prévues.

M. le Préfet a reconnu la valeur des arguments fournis. Il a promis d’en discuter avec les autres préfets de la région ceci dans le but d’adresser un rapport commun à Paris.

La délégation FO a, par ailleurs, demandé que les mutations professionnelles postérieures au 1er octobre 1963, ne soient pas prises en considération par l’établissement des listes de licenciement.

M. l’Intendant militaire a fait savoir qu’il avait demandé et pensait obtenir que la compétition ait lieu dès maintenant ce qui calmerait nos craintes et permettrait à chacun – par la publication du classement – de juger de la menace susceptible de peser sur lui et d’agir en conséquence s’il trouvait du travail. La délégation a marqué sa satisfaction tout en insistant sur le fait qu’une telle procédure n’atteindrait son but que si, en même temps, on acceptait la suggestion de FO de transformer les départs volontaires en licenciements pour réduction d’effectif.

La délégation Force Ouvrière a rapporté de cette réunion une impression favorable. Elle a le sentiment que les Pouvoirs publics ont accueilli favorablement ses suggestions et qu’elle peut compter sur leur compréhension et leur appui. M. le Préfet n’a toutefois pas caché que la décision finale appartient aux Alliés et que les Pouvoirs publics français, quelle que soit leur bonne volonté, n’avaient aucun moyen d’imposer quoi que ce soit.

La délégation Force Ouvrière a avisé M. le Préfet de se décision de constituer – compte tenu de la gravité de la situation à venir – un Comité de défense du personnel des bases.

 

 

le 14/01/2022 à 13:01

Source : Centre Presse

armée, personnel civil, délégation, pouvoirs publics

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