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Le mouvement de grève de trente-quatre heures, lancé par les Fédérations de cheminots (CGT, CFTC, CGT-FO, FAC, CGT, FGAAC) a sérieusement ralenti le fonctionnement de tous les services de la SNCF à Poitiers et à Grand-Pont.

Aucun train de marchandises n’a quitté les gares ci-dessus indiquées. Il faut noter que le trafic commercial représente 75 % des déplacements ferroviaires, le pourcentage des grévistes a atteint 90 %.

Pour les autres services, les pourcentages, à quelques unités près, se sont avérés également très importants. En effet, les plans de travail et les roulements de certains services ne permettent pas de chiffrer avec rigueur le pourcentage de gréviste.

Situation générale

La situation générale, hier soir, était la suivante :
- Personnel roulant : voyageurs, 60 %; marchandises, 90 %.
- Entretien (excepté personnel de sécurité), 75 %
- Exploitation : 95 %.
- Gare-triage de Grand-Pont : 80 à 85 %.

Meeting à la Maison du peuple

Mercredi matin, un meeting eut lieu à la Maison du peuple, en présence des délégués syndicaux : Boissard (FO), Robineau (CGT), Bouchaud (CFTC), Charles (CGT), Périllaud (retraités CGT), Barrière (retraités Autonomes) et Pornot (CGT).

Une centaine de grévistes assistaient au meeting.

M. Pornot (CGT) déclara au cours des débats : L’action du 23 octobre reste entière. Le mécontentement gronde parmi les cheminots.

Il poursuit en stigmatisant la politique gouvernementale qui engloutit des sommes énormes pour la force de frappe et l’armée de métier. Il conclut en disant : La classe ouvrière œuvre pour la paix.

M. Barrière mit l’accent sur l’unité d’action lui lie les actifs et les retraités.

Il fut suivi à la tribune par M. Bouchaud (CFTC) lequel fit part de l’action de sa centrale. Il conclut par ces mots : Reconnaître égal, Payer. Ne pas payer, égal Action.

M. Charles donna ensuite lecture du texte de la résolution commune. Celle-ci fut adoptée à l’unanimité. Une délégation l’a déposé à la Préfecture hier après-midi.

Texte de la motion

Les cheminots de Poitiers, actifs et retraités, réunis à la Maison du peuple, à l’appel de toutes les fédérations syndicales CGT, CFTC, CGT-FO, FGAAC, FAC, CGC, se félicitent du succès de leur mouvement.

Ils dénoncent devant l’opinion publique la mauvaise foi du gouvernement qui, après avoir promis en avril le « rendez-vous d’automne » le repousse aux calendes sous le prétexte d’un soi-disant plan de stabilisation.

La gêne subit par les usagers incombe donc entièrement au pouvoir gaulliste qui préfère subventionner la coûteuse et inutile force de frappe et faire cadeau de trois milliards 1963 aux gros usagers de la SNCF que satisfaire les légitimes revendications des cheminots.

1. Majoration substantielle des salaires et retraites en rapport avec le coût de la vie et dès maintenant l’attribution d’un acompte de 150 francs.

2. Retour à la semaine de 40 heures sans diminution de salaire.

3. Une semaine de congé supplémentaire.

Les cheminots s’engagent à poursuivre la lutte dans l’unité afin de contraindre le gouvernement à respecter ses engagements.