0565511/12/1963CHATELLERAULT
Importante réunion que celle qui s’est tenue hier soir à Châtellerault, que présidait M. Ménard, secrétaire national général adjoint du Syndicat FO des Bases Alliées.
Au cours de celle-ci, le secrétaire général, entouré des membres du bureau, devait faire à la presse la déclaration ci-après :
« Dans l’après-midi de mardi, des rumeurs circulaient à Châtellerault que des licenciements allaient être effectués au dépôt général d’Ingrandes-sur-Vienne.
Ces bruits sont fondés et dix-neuf ouvriers – c’est-à-dire la totalité du mess – vont recevoir leur lettre de licenciement. Ces ouvriers seront en chômage le 15 janvier prochain. Dix ou onze de Châtellerault, deux de Dangé, deux de Saint-Romain, un d’Ingrandes, un d’Oyré, un de Naintré et un de Sossais.
Sans travail et surtout à l’époque de l’hiver où les places sont rares, que vont devenir ces dix-neuf ouvriers ? Il n’y en aura que trois qui toucheront une prime de licenciement, car ils ont plus de cinq ans de service.
A l’entrevue qu’ont eue les délégués pour le Fonds de chômage, le Ministre du Travail a donné son accord de principe pour l’ouverture d’un fonds de chômage dans les régions où il y a des bases.
A la réunion à Paris, à laquelle assistaient les délégués départementaux, il a été donné des instructions pour qu’aussitôt que les listes de licenciement seraient établies, des contacts avec les maires des communes intéressées soient pris pour leur demander de réunir leur conseil municipal en vue de prendre une délibération pour la création d’un fonds de chômage : 80 pour 100 pour l’État et 20 pour 100 pour la commune. Si parfois une commune n’avait qu’un ou deux ouvriers licenciés et qu’elle ne pouvait pas ouvrir un fonds de chômage, ces ouvriers seraient rattachés à la commune du lieu de travail au moment de leur licenciement ».
Les responsables syndicaux ont laissé entendre que c’était les dix-neuf premiers licenciés ; mais qu’avant juin de 350 à 500 connaîtraient le même sort et que la deuxième liste serait certainement communiquée début janvier. Elle comporterait douze noms.
A la suite de la Commission exécutive qui s’est tenue à Paris, une délégation s’est rendue à l’Intendance spéciale des Armées alliées et à la Mission de liaison. Elle a réuni et discuté la motion approuvée par la C.E. ; insisté particulièrement sur la crainte que nous avons de voir les Américains ne pas tenir leurs promesses et, en particulier, celles concernant les augmentations de salaires et la publication des listes de licenciement.
Le problème de la formation professionnelle fut également longuement étudié.
Il a été impossible de savoir si les dernières mesures avancées par Washington toucheraient les bases françaises.
Les responsables syndicaux font appel aux services de la Main-d’œuvre et aux municipalités pour aider à reclasser ou à donner une formation professionnelle à leurs camarades qui vont être licenciés.
le 24/01/2022 à 13:14
Source : Centre Presse
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