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La société déposera samedi son bilan

Les 155 ouvriers et employés de la SAMELEC se sont réunis hier après-midi à la Maison du peuple pour faire le point de la situation à la suite de la décision de licenciement de la direction, en date du 7 janvier, dûment signée et affichée dans les ateliers.

M. Laumont, secrétaire général de l’UD CGT, MM. Bertier, Prat, Fabre et Guirault, délégués du personnel ont fait état de leurs conversations avec M. le Préfet et M. le Maire, à la suite de l’inquiétude de tout le personnel quant aux perspectives d’avenir.

Au cours de ces conversations devait dire M. Laumont, « nous avons souligné le désir de voir la SAMELEC poursuivre sa production sous une forme juridique autre. M. le Préfet et M. le Maire nous ont donné l’assurance que ce principe retenait leur attention ».

M. Laumont poursuivit : « Sous quelles formes l’entreprise pourrait-elle survivre ? Trois hypothèses s’offrent.
- Pourparlers pour trouver de nouveaux capitaux susceptibles de renflouer la trésorerie ou immixtion d’une nouvelle société qui prendrait à son compte le passif.
- Reprises des activités de la SAMELEC par différentes entreprises, qui prendraient en compte les divers compartiments de la production. Cette solution aboutirait à la disparition de la SAMELEC et à la dispersion du personnel.
- La troisième hypothèse, dit M. Laumont, consiste à déposer le bilan. Dans ce cas, la liquidation judiciaire permettrait, grâce à un concordat, la reprise du travail.

Il poursuit : « La volonté des ouvriers est le maintien de la SAMELEC sous un aspect juridique défini ».

Il exposa ensuite les droits de chacun, si un dépôt de bilan intervenait.

Entrevue avec la direction

Or, les délégués du personnel et les ouvriers s’étant rendus auprès de M. Vaucelle à l’issue de la réunion, apprirent que le bilan serait déposé samedi, au greffe du tribunal de Commerce.

Que devient la lettre de licenciement que doivent recevoir aujourd’hui les employés ? Ces derniers considèrent qu’elle ne représente rien. Celle-ci n’étant pas accompagnée des sommes dûes.

La délégation a en outre, demandé à M. Vaucelle de payer ces sommes. Or la société est dans l’impossibilité absolue de faire le plus minime versement. Même après la vente de deux ou trois machines.

M. Vaucelle téléphona alors à M. le Préfet de la Vienne pour lui exposer la situation matérielle de son personnel. Puis à M. Masteau, sénateur-maire. M. Masteau promit alors de s’occuper personnellement du cas que pose le licenciement.

Aujourd’hui, le personnel de la SAMELEC se rendra à 10 heures à la mairie de Poitiers, pour y être reçu par M. Masteau.

En fin d’après-midi, l’usine SECATOl faisait connaître qu’elle disposait de quelles places de soudeurs et tôliers disponibles.

Des pourparlers sont en cours pour la reprise des travaux de la SAMELEC par d’autres sociétés intéressées par la production de l’usine poitevine. Cependant cette reprise n’interviendrait qu’après le dépôt de bilan et elle n’intéresserait pas la totalité du personnel.

En attendant, plus de cent familles vivent dans l’angoisse du lendemain.