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0566611/01/1964POITIERS

LES 155 OUVRIERS DE LA SAMELEC INSCRITS AU FONDS DE CHÔMAGE

Le bureau d’Aide sociale étudie les cas les plus précaires

Le licenciement des 155 ouvriers et employés de la SAMELEC est devenu effectif. La majorité des membres du personnel ont reçu en effet, la lettre recommandée émanant de la direction de la société, signée de M. Vaucelle, président-directeur général.

Les termes en sont les suivants :

« Nous avons le regret de vous informer que les circonstances nous obligent à licencier la totalité de notre personnel. Vous voudrez bien vous considérer en période de préavis légal, dès réception de la présente.

« Le règlement des salaires et du préavis qui sont super-privilégiés, sera exécuté par le syndic dès que cette opération sera possible.

« Des pourparlers sont en cours pour la constitution d’une nouvelle société, le ré-embauchage aura lieu par lettres individuelles pour les personnes qui désireront être reprises dans cette nouvelle affaire. Veuillez agréer… ».

Comme nous l’avons signalé hier, les délégués du personnel considèrent cette lettre comme nulle. En effet, celle-ci devrait être accompagnée d’un certificat de travail et des sommes dues, tout au moins de l’arriéré. Les derniers salaires mensuels remontent à la fin novembre et les salaires horaires au 19 décembre dernier.

Cette crise de « trésorerie » a placé de nombreuses familles d’ouvriers dans une situation délicate. Devant la gravité de leur cas, le personnel avait présenté jeudi soir à la direction ses doléances. Devant l’impossibilité pour cette dernière d’effectuer le paiement des sommes dues, les délégués du personnel demandèrent audience à M. Masteau, sénateur-maire.

Reçus hier à l’Hôtel de ville

Hier matin, une délégation était reçue dans le bureau de M. le Maire. A l’issue de l’entrevue, M. Masteau fit la déclaration suivante :

« Nous comprenons la légitime inquiétude du personnel de la SAMELEC. Ainsi, en liaison avec la Direction départementale de la Main-d’œuvre, il a été décidé que la totalité du personnel licencié pourrait se faire inscrire immédiatement au fonds de chômage. Cette inscription assurant la perception de l’indemnité ainsi que le maintien des avantages des lois sociales.

« A la suite d’une question sur le préavis de licenciement, nous avons pu régler cette dernière dans le sens le plus favorable.

« Restent les salaires impayés à ce jour, pour lesquels des démarches particulières sont en cours et seront poursuivies. Bien entendu, tous les droits du personnel sont entièrement sauvegardés par les dispositions législatives applicables.

« Il a été également décidé que le bureau d’Aide sociale de Poitiers interviendrait autant qu’il sera nécessaire dans les cas qui lui seraient signalés pour être plus spécialement suivis.

« En outre, un groupe spécial a été constitué en accord avec la mairie pour assurer une liaison permanente entre le personnel, l’Hôtel de ville et le bureau d’aide sociale.

« La délégation et M. le Maire ont été d’accord pour souhaiter très vivement que la SAMELEC soit reprise par un groupe poitevin susceptible de maintenir à Poitiers son activité et conserver la totalité du personnel ».

Les délégués se sont montrés très compréhensifs pour régler au mieux les difficultés créées par cette situation.

Analyse des cas par le bureau d’Aide sociale

Dans l’après-midi le bureau d’aide sociale a reçu la visite des membres du personnel. Parmi les cas les plus désespérés il faut signaler celui d’un diminué physique, soutien de famille. Son cas a fait l’objet d’une aide immédiate.

Par ailleurs, le reclassement de certains ouvriers a commencé.

Mais dans l’ensemble, la majorité du personnel qui va reprendre le travail jusqu’au 7 février prochain reste inquiet quant aux possibilités d’avenir.

Reprise promise

Certes la direction actuelle de la SAMELEC est en pourparlers avec d’autres sociétés pour la reprise des productions. Mais cette reprise ne pouvait avoir lieu qu’après le dépôt de bilan. Ce dernier serait déposé aujourd’hui.

Selon des sources officieuses, un industriel de Valence serait en mesure de reprendre la fabrication des fours (cette branche n’intéresse qu’un cinquième du personnel environ). En outre, d’autres noms de sociétés sont avancés, notamment celui de Domine.

De même un groupe d’industriels poitevins se serait proposé d’apporter un soutien immédiat.

L’affaire, proprement dite tourne autour de 10 millions d’AF de masse de salaires et, selon les dires du personnel, les carnets de commandes sont importants. Mais depuis quelques semaines, les fournisseurs refusent toutes marchandises. Le problème de gestion n’arrive pas à faire oublier que la situation des 155 personnes reste précaire.

 

 

le 24/01/2022 à 15:05

Source : Centre Presse

fermeture, licenciements, pouvoirs publics

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