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0566820/01/1964CHATELLERAULT

LE PROBLÈME DES BASES ALLIÉES — LES LICENCIEMENTS À INGRANDES POURRAIENT ÊTRE MOINS IMPORTANTS ?

Le syndicat FO des Bases alliées a tenu samedi, salle de l’ancien musée à Châtellerault, une importante réunion que présidait M. Guérin, secrétaire de l’Union locale. Au cours de cette réunion, M. Ménard, secrétaire national adjoint, était amené à prendre la parole. Il devait déclarer :

« Aujourd’hui je vous apporte des commentaires plus réconfortants. Il semblerait que, si la mission qui est actuellement celle d’Ingrandes se maintenait compte tenu des départs volontaires, on peut espérer que les licenciements à Ingrandes, pourraient être beaucoup moins importants que ce qui avait été prévu au début. Cependant, les départs volontaires étant principalement ceux des administratifs, il n’est pas possible d’éviter les autres départs.

Ceci dit, M. Ménard demande à ceux qui l’écoutent, de ne pas être optimistes outre mesure.

Auparavant il avait présenté quelques excuses, dont celle du Comité de défense du dépôt d’Ingrandes, M. Pierre Abelin, député-maire, étant absent du Châtellerault.

Cette première déclaration faite, le délégué syndical indique qu’il semblerait aussi que l’on se dirige vers un reclassement des bases du Sud-Ouest, Ingrandes pouvant s’occuper de la centralisation.

Par la suite, il rend compte de l’entrevue de la veille au siège de l’intendance spéciale d’Aide aux Armées alliées à Paris entre une délégation du syndicat FO et les autorités américaines. Il va maintenant confier les intérêts du personnel français au Gouvernement français ou à l’Intendance française.

Cette détermination a été prise parce que, en ce qui concerne la France, dans le cadre des accords de Londres pris en 1951, les autorités américaines jouissent d’un droit de « veto » si bien que pratiquement le Gouvernement français ne pourrait pas jouer le rôle d’arbitre en la matière.

M. Ménard indique que, au cours de l’entrevue, les interlocuteurs américains auraient pratiquement répondu négativement.

Le délégué syndical parle alors de la question des indemnisations ainsi que des salaires. La situation reste, pour l’instant, ce qu’elle est, les autorités américaines s’étant montrées désireuses de procéder par enquête. L’échéance de cette dernière étant apparue trop éloignée, la délégation est parvenue à en faire réduire la durée.

Il est donc demandé une modification des articles 20 et 54 du statut du personnel dans le cadre des accords de Londres. Il est aussi décidé d’axer l’action auprès du Gouvernement français pour qu’il agisse sur les autorités américaines.

Pour se résumer, en ce qui concerne la situation du dépôt d’Ingrandes, M. Ménard ne pense pas que les licenciements puissent atteindre le personnel administratif. Il y aurait donc moins de craintes que pour les autres.

Par la suite, quelques questions lui furent posées.

Une résolution

« Le personnel de la base U.S. d’Ingrandes réuni le 18 janvier 1964, à Chatellerault, sur convocation du syndicat Force Ouvrière ;

« S’élève contre le rejet par les alliés des propositions faites par les représentants lors du Comité de coordination du 14 janvier. ;

« Rappelle que, par les accords de Londres, de 1951, les Alliés se sont engagés à recruter, à rémunérer et à traiter leurs salariés de la même façon que ceux des services analogues de l’État de séjour, c’est-à-dire le personnel de la Défense nationale en ce qui concerne la France ;

« Regrette que le texte du statut imposé au personnel, donne un droit de veto absolu aux alliés ;

« Considère, qu’entre les salariés des bases et les alliés utilisateurs, le Gouvernement français peut et doit logiquement jouer un rôle de médiateur et, en cas de besoin, d’arbitre.

« Exige en conséquence :
- une révision du statut dans le sens exposé ci-dessus ;
- l’application sans retard des améliorations acceptées par les représentants français au Comité, c’est-à-dire :
   1. Augmentation immédiate des salaires avec effet du 1er janvier 1964.
   2. Mise en application au 1-1-64 de la prime d’ancienneté pour les mensuels et les cadres.
   3. Revalorisation des indemnités en cas de licenciements collectifs et abolition de la condition de 5 années d’ancienneté.

« Décide, dans les circonstances actuelles, d’œuvrer en priorité auprès du Gouvernement français pour que celui-ci reprenne celles de ses prérogatives qu’il a cédé aux alliés et que ceux-ci utilisent pour se dispenser de respecter les engagements pris par eux en signant les accords de Londres.

« Fait confiance à l’organisation syndicale Force Ouvrière pour les représenter et conduire la lutte.

 

 

le 24/01/2022 à 15:19

Source : Centre Presse

armée, personnel civil, licenciements, chomage, effectifs

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