0567204/02/1964CHATELLERAULT
FO nous communique le texte de la lettre suivante :
« Monsieur,
« Les auteurs de la présente, tous licenciés du Mess-Hall d’Ingrandes, ont l’honneur de vous soumettre leur problème pensant que vous voudrez bien intervenir pour accélérer le règlement des sommes qui leur restent dues.
« Nous sollicitons en particulier une démarche auprès des autorités américaines sachant que, de son côté, l’Intendance militaire française fait ce qu’elle peut pour faciliter la solution du problème qui nous préoccupe.
« Plusieurs interventions ne nous semble pas abusives car nous avons le souvenir des six mois qui, l’an dernier, furent nécessaires pour régler un problème de salaire. Or, le litige présent, met en jeu non seulement les Américains d’Ingrandes, mais aussi l’Intendance française et un service allié d’Orléans. C’est dire qu’il y a tout ce qu’il faut – si la volonté y est – pour retarder très longtemps la solution du problème.
« Nous voudrions éviter d’avoir à placer ce différend sur le plan juridique, ne serait-ce que pour nous éviter des frais, mais nous devons avoir à l’esprit le délai de deux mois qui nous est imparti pour dénoncer le reçu que l’on nous a fait signer. Or trois semaines se sont déjà écoulées depuis notre départ ! Par ailleurs nous avons besoin de notre argent car la plupart d’entre nous n’a pas retrouvé de travail.
« Or tous ceux qui habitent des communes rurales ne perçoivent aucune indemnité de chômage. Par ailleurs, les demandes d’allocations de chômage ASSEDIC n’ont pu encore partir, parce que non remplies par l’employeur. Renseignement pris, auprès de L’Intendance française, celle-ci a reçu des documents samedi dernier et nous les a expédié aussitôt. Dans les faits, les dites demandes vont parvenir à l’ASSEDIC de La Rochelle avec quatre semaines de retard. Nous voulons espérer que le retard nous sera payé car ce n’est vraiment pas de notre faute s’il nous a été impossible d’obtenir les documents en temps voulu.
« En tous les cas, il va en résulter un retard dans le paiement des prestations d’où notre désir de ne pas perdre inutilement de temps en ce qui concerne la récupération des sommes qui nous restent dues par les Américains.
« Ces sommes sont, en général, de l’ordre de 500 fr. Elles atteignent et dépassent 1.000 fr pour certains. Une partie correspond à des erreurs, l’autre, la plus importante, à des indemnités que les Américains semblent refuser de payer.
« Cette mauvaise volonté est d’autant plus inexplicable que, lors d’une réunion franco-alliés, qui s’est tenue fin novembre à La Rochelle, il avait été pris une position qui normalement aurait dû nous assurer le règlement sans discussion des indemnités de licenciement et de la prime de fin d’année.
« En ce qui concerne cette dernière nous sommes d’autant plus scandalisés que nous en avons perçu une partie et que notre chef américain nous avait promis le paiement du complément.
« Nous voulons espérer que votre intervention, jointe à celle de M. l’Intendant et à d’autre que nous pensons solliciter, facilitera la solution d’un problème dont le moins que l’on puisse dire est qu’il sert à créer des inquiétudes quant au respect des engagements pris envers le personnel en cas de licenciements importants ou même de fermeture des Bases.
« Pour la poursuite de l’action engagée et compte tenu de notre position géographique et aussi du fait que nous espérons tous que l’on va nous trouver du travail, nous avons décidé de confier nos intérêts à notre organisation syndicale et plus précisément au secrétaire de la section d’Ingrandes, M. Ménard. Ce dernier est habilité à parler, à négocier et éventuellement à ester en justice en notre nom.
« En conséquence, toute information que vous pourriez recevoir serait à lui transmettre.
« Avec nos remerciements anticipés, veuillez croire, Monsieur, à l’assurance de notre parfaire considération.
le 24/01/2022 à 15:39
Source : Centre Presse
armée, personnel civil, licenciements, chômage, pouvoirs publics
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org