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0568218/02/1964POITIERS

LES AGENTS DE L’E.N. FONT GRÈVE

Meeting hier, à la Maison du peuple – Une motion déposée à la Préfecture

Répondant à l’appel de leurs centrales syndicales, les agents de l’Éducation nationale ont observé hier un mouvement de grève qui a eu pour conséquence de paralyser l’activité d’un certain nombre d’établissements.

A 15 h., une réunion s’est tenue à la Maison du peuple. Elle a groupé une cinquantaine d’agents. Le bureau était constitué par : M. Fazilleau (autonomes-FEN), Ellinger (FEN), Lognon (SNET), Mme Pagès (CGT) et M. Mallet (secrétaire général régional CGT) venu de Niort à l’occasion de cette journée.

Des allocutions

M. Ellinger prit la parole pour apporter aux agents présents le salut et le soutien des enseignants.

Après avoir défini le sens de ce mouvement de grève, il invita les agents à s’unir davantage pour obtenir satisfaction, au sujet de leurs revendications.

M. Lognon, après avoir à son tour, apporté le salut des enseignants et insisté « sur la responsabilité du gouvernement en ce qui concerne les retards apportés au reclassement des agents de l’Éducation nationale », devait donner les bases de comparaisons avec les salaires perçus par les agents des services analogues, dans d’autres secteurs de la Fonction publique, les hôpitaux notamment et qui démontrent que les agents de l’E.N. sont nettement défavorisés.

M. Mallet, après avoir demandé le statut unique et le reclassement indiciaire, devait regretter que les agents ne soient pas plus unis devant l’action commune. Il devait citer deux chiffres : sur 43.000 agents, 23.000 seulement appartiennent à un syndicat, ce qui est insuffisant.

M. Fazilleau, qui présidait cette séance, fit en quelques mots la synthèse des exposés précédents.

Il demanda également la disparition de l’appellation d’agent « non spécialisé » qui ne répond plus à aucune fonction.

Une motion

A l’issue de cette réunion une motion commune a été publiée et déposée à la Préfecture par une délégation.

« Les syndicats CGT, autonome, FEN et CFTC des agents de l’Éducation nationale, réunis le 17 février 1964, à la Bourse du Travail,

« Manifestent leur mécontentement devant les abus grandissant du gouvernement.

« Les agents de l’Éducation nationale, qui ont déjà saisi le gouvernement de leurs difficultés d’existence, attendent encore la reconnaissance du bien fondé de leurs revendications.

« Ils demandent :
« - Une amélioration immédiate pour l’ensemble des catégories et notamment pour les plus défavorisées.
« - Des débouchés réels, larges et garantis, de façon que tous les agents puissent espérer accéder à des grades supérieurs en un temps raisonnable.
« - Une gestion unifiée et améliorée, qui supprime l’arbitraire et les disparités d’un enseignement à l’autre.
« - Le respect des règlements et des droits du personnel, l’abattement du 1/6 dans des délais les plus rapides que prévus ».

Les pourcentages de grévistes

Lycée technique commercial de filles : 100 % ; Lycée technique de la Demi-Lune : 95 % ; Lycée classique d’État garçons : 5 % ; CREPS : 75 % ; Lycée classique de filles : 50 % ; Grand Mazais, Écoles normales garçons et filles : néant.

Les conséquences de cette grève ont été diverses.

Dans certains établissements, les cours ne purent être donnés, dans d’autres les internes prirent leurs repas dans un restaurant.

Cette grève doit se poursuivre dans la journée d’aujourd’hui. Notons qu’il existe environ 230 agents dans notre département.

Photo : Les grévistes de l’E.N.

 

 

le 24/01/2022 à 16:41

Source : Centre Presse

grève, participation, motion, unité

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