0568906/03/1964POITIERS
A la suite d’une récente allocution télévisée prononcée par M. Christian Fouchet, ministre de l’Éducation nationale, l’A.G. des étudiants de Poitiers, en accord avec le SNES, représenté par M. Guyot, la FEN, représentée par M. Chaumin, la CFTC, représentée par M. Pineau et la CGT, représentée par M. Laumont, a tenu, jeudi soir, une conférence de presse au cours de laquelle le président Duveau a donné lecture d’un texte qui définit la position de l’A.G. en face de la situation actuelle de l’Éducation nationale.
A l’issue de cette lecture, des commentaires furent apportés sur la situation à Poitiers.
Le problème des transports, celui des deux restaurants (trop exigus) furent parmi ceux évoqués.
La conférence de presse
M. Duveau devait déclarer à propos du discours du ministre de l’Éducation nationale :
« M. Fouchet s’en prend « à une petite minorité d’étudiants dont les procédés, dit-il, sont inacceptables ». Fallait-il donc que cette minorité soit si menaçante ou si importante, ont pu se demander ceux qui, le 21 février, passaient devant la Sorbonne, pour nécessiter un déploiement de force aussi considérable (plus de 5.000 agents) ?
« Nous aimerions savoir par quelles voies le ministre veut-il que les étudiants se fassent entendre, puisque le gouvernement a délibérément rompu tous les contacts avec l’UNEF il y a trois semaines et que, depuis plusieurs années il a systématiquement interdit toutes les manifestations étudiantes dans le Quartier latin comme en province.
« Une nouvelle fois le gouvernement montre sa volonté de s’arroger le droit de juger de l’opportunité et des formes d’action syndicale ; une nouvelle fois il veut porter atteinte à nos libertés syndicales.
Dans le second point, M. Fouchet aborde le problème des constructions universitaires. Nous ne nions pas les efforts de constructions entreprises ces dernières années. La situation concrète nous amène à dire que ces efforts sont nettement insuffisants pour faire face aux retards accumulés et aux besoins nouveaux. Ainsi à Poitiers, la nouvelle Faculté des Sciences aurait dû accueillir 2.000 étudiants ; un retard ayant accumulé sur les prévisions, seules 600 places ont été ouvertes. Nous ne rappellerons pas les conditions de travail qui sont offertes aux étudiants de 1re année de Droit…
« Notre intention n’est pas de nier l’effort de construction accompli. Le budget de l’E.N. représente 16 % du budget de l’État ; nous ne le nions pas non plus, mais nous pensons que ce budget est insuffisant ».
Après avoir parlé du recrutement des professeurs en signalant que « le déficit des enseignants va aller en s’accélérant », des conditions de vie des étudiants de l’enseignement supérieur qui se détériorent de plus en plus, il conclut :
« Nous attendons que M. Fouchet parle de l’allocation d’études pour les étudiants, qu’il réponde aux questions posées par le syndicalisme étudiant à propos des structures et des méthodes d’enseignement, de la démocratie de l’enseignement.
« Avec les syndicats d’enseignants nous partageons la conclusion de M. Fouchet et nous le faisons nôtre :
« les français sont devenus plus nombreux. Une grande espérance nous est ainsi offerte. Mais elle ne deviendra réalisé que si tous les intéressés prennent conscience des responsabilités qui leur incombent ».
L’AGEP réaffirme sa détermination de voir aboutir les justes revendications des enseignants et des étudiants pour l’Université démocratique.
le 24/01/2022 à 17:02
Source : Centre Presse
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