0569006/03/1964POITIERS
La venue à Poitiers de Gilbert Declercq, membre du bureau confédéral de la CFTC, secrétaire général de l’Union départementale de la Loire Atlantique, spécialiste des questions économiques, a été pour les adhérents CFTC du département l’occasion de réfléchir ensemble sur la « planification démocratique ».
Devant un auditoire très divers (ouvriers, enseignants, employés, fonctionnaires, etc.), Gilbert Leclercq a évoqué durant la matinée, la notion de « planification ».
La planification française actuelle est antidémocratique : les organismes du Plan sont entre les mains du Gouvernement et des représentants patronaux, les classes laborieuses (ouvriers, paysans, etc.) n’y sont représentées que par un très petit nombre de militants. D’autre part, si le plan français prévoit bien le taux d’expansion à atteindre pendant une certaine durée, le développement des grandes branches industrielles, etc... c’est le gouvernement, et lui seul, qui détermine les besoins prioritaires, sans demander l’avis des français et, parfois, contre leur opinion (force de frappe par exemple).
Il n’y aura un plan démocratique que le jour où les options fondamentales auront été décidées par l’ensemble des Français, consultés démocratiquement et où les besoins découverts au travers de cette consultation auront été étudiés et classés dans des Commissions où les travailleurs seront équitablement représentés. Il est également indispensable que les investissements, qui sont actuellement laissés à l’initiative privée pour une fraction importante, deviennent une fonction publique, puisqu’ils décident de l’avenir et de la vie de chaque Français.
L’après-midi, les participants, par commissions, étudièrent les exigences que posent au syndicalisme de base, la réalisation concrète de la planification démocratique.
La mise en commun du travail des Commissions fit ressortir un certain nombre d’obstacles, parmi les principaux, citons : le manque d’objectivité des grands moyens d’information, la non-reconnaissance de la section syndicale de base, la collusion des milieux gouvernement-patronat, etc.
Tirant les conclusions de cette journée et tout le travail qui s’y était fait, Gilbert Leclercq affirma que ni une société capitaliste, ni une société totalitariste n’offraient les possibilités d’une évolution vers une « planification démocratique ». Il appartient donc aux Organisations syndicales, et en particulier à la CFTC, de créer les conditions de cette évolution. C’est dans la perspective de cette plus grande efficacité qu’il faut situer l’évolution actuelle de la CFTC.
le 24/01/2022 à 17:05
Source : Centre Presse
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