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0572610/04/1964CHATELLERAULT

LE MOUVEMENT DE GRÈVE DU BÂTIMENT

300 ouvriers ont participé hier à la journée revendicative nationale et voté la poursuite de la grève.

Ayant commencé la grève mardi dernier, les quelques 130 grévistes des établissements Blanchard ont vu venir hier se joindre à eux, à l’occasion de la journée nationale revendicative des ouvriers du bâtiment, de nombreux ouvriers des diverses entreprises travaillant plaine d’Ozon, notamment ceux de l’entreprise Sauzeau et du SNCI (chantier du collège technique), etc.

Mais alors que l’on s’attendait à ce que cette journée marque la fin de la grève, il semble qu’au contraire elle aura marqué une extension de celle-ci, puisqu’au cours de l’après-midi les nouveaux grévistes décidaient avec ceux de l’entreprise Blanchard de poursuivre la grève jusqu’à ce que satisfaction leur soit donnée.

C’est environ 300 ouvriers du bâtiment qui, hier matin, se groupaient plaine d’Ozon pour se rendre à la Redoute, où un meeting était prévu à 10 h. 30.

Après avoir défilé dans les rues de la cité en portant quelques pancartes sur lesquelles il était fait état de leurs revendications et d’autre part, en scandant divers slogans, les grévistes atteignirent sans encombre et après avoir perturbé la circulation, la salle de la Redoute.

Le meeting de la Redoute

La salle de la Redoute est trop étroite pour accueillir tous les grévistes dont beaucoup durent rester dans la salle attenante pour entendre les responsables syndicaux qui prirent la parole.

Tour à tour, M. Guillon, au nom de la CGT et M. Blet, au nom de la CFTC, prirent la parole, félicitant les grévistes pour leur unanimité et rappelant les raisons de cette grève.

- Pour tous le problème n° 1 est l’augmentation des salaires et les délégués s’efforçaient de démontrer l’intérêt qu’avaient les ouvriers de s’unir au sein des centrales syndicales.

- Les délégués faisaient ressortir également la différence de salaire existant entre ceux pratiqués à Châtellerault et ceux de Tours.
- Ils critiquaient le plan de stabilisation qui empêche l’augmentation des salaires sans empêcher les hausses de diverses denrées.
- Ils demandaient la révision de la Convention collective départementale qui date de 10 ans.
- L’amélioration de la retraite pour les vieux ; la retraite complémentaire instituée en 1960 se révélant insuffisante, ils demandaient l’augmentation de 1 % de la cotisation patronale. - L’amélioration de la question chômage-intempéries.
- La réunion rapide de la Commission de constatation des salaires.
- La mise sur pied d’une réunion mixte à laquelle participeraient les délégués syndicaux, employeurs et l’administration.

Brièvement, MM. Leclair, au nom de l’Union locale CGT et M. Pichard, au nom de l’Union locale CFTC, adressaient aux grévistes le salut fraternel des autres travailleurs châtelleraudais, les engageant à rester unis pour obtenir gain de cause.

La plupart des points que nous venons de citer devaient être repris dans une motion qu’une délégation composée d’employés représentant les diverses entreprises en grève, allait présenter à la sous-préfecture, à M. Espérandieu.

Cette délégation, reçue peu avant 12 heures, restait près d’une demi-heure dans le bureau de M. le sous-préfet.

Les grévistes attendirent à la Redoute le retour de cette délégation puis décidèrent de se retrouver l’après-midi plaine d’Ozon, après l’entrevue que devaient avoir les délégués de l’entreprise Blanchard avec leur patron.

Intervention sans résultat

A 14 h. 15, M. Blanchard recevait les délégués grévistes de son entreprise ainsi que les représentants des syndicats.

Après une entrevue qui dura près de 2 heures les délégués rendaient compte de leur conversation aux camarades parmi lesquels on notait des représentants de la Fraternelle et de l’entreprise Glorie qui s’étaient joints au mouvement.

Selon leurs dires, M. Blanchard avait confirmé l’augmentation de 4 %, avait donné son accord pour le reclassement de certains ouvriers, mais ne pouvait accorder une augmentation plus importante, cette augmentation n’étant possible que si la Vienne actuellement classée dans la même zone que l’Ardèche et l’Aveyron pour ses prix limités était reclassée dans une zone comparable à celle de l’Indre-et-Loire ou autres régions qui, comme la nôtre, sont en expansion.

Ces explications étaient données et il était demandé aux ouvriers de chaque entreprise de décider de la poursuite ou non de la grève. Finalement la poursuite de celle-ci a été votée par tous les présents.

Hier soir, aucun élément nouveau ne venait améliorer le climat. Nous apprenions cependant que délégués grévistes et représentants syndicaux seraient reçus ce matin par M. Montier, remplaçant M. Abelin député-maire.

 

 

le 31/01/2022 à 16:03

Source : Centre Presse

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