CGT

Se connecter

Profitant de la venue du camarade Faesce, secrétaire confédéral au congrès de l’Union départementale Force Ouvrière, le syndicat des personnels civils de la manufacture lui a remis le texte suivant :

« Nous pensons que le mot de reconversion ne doit pas être synonyme de liquidation.

« A Châtellerault, pour la manufacture, il est d’actualité. Tous les jours nous entendons parler décentralisation. Nos manufactures d’armes ont été décentralisées par Édit-Royal depuis (1819) pour des raisons de sécurité nationale, elles ont été réparties à travers toute la France : Tulle, St-Étienne, Roanne, Ruelle, Tarbes, Châtellerault, etc.

« Dans les villes où elles ont été implantées, elles ont favorisé le développement industriel en prêtant des machines-outils permettant le démarrage d’usines nouvelles, ou en sous-traitant des commandes permettant de faire travailler à côté de l’établissement principal un nombre important d’ouvriers. Elles ont formé des ouvriers, des cadres qui sont attachés à leurs manufactures et sont capables d’exécuter tous les travaux que l’industrie moderne peut leur confier, car le produit fabriqué change de nom, ou d’étiquette, mais un professionnel c’est un professionnel, qu’il soit à Pierrelatte ou à la MAC, sa valeur n’est pas géographique et nous pensons qu’il est plus facile de déplacer les espèces bancaires que de déplacer un ouvrier avec femme et enfants, surtout lorsque dans la localité même 2.000 ouvriers sont logés, le travail peut venir à eux, il n’y a pas d’hérédité, il n’est accroché à tout cet ensemble qui se tisse surtout d’une vie et dans un lieu que chacun aime pour l’avoir choisi. Nous pensons que l’homme est né homme et non pigeon voyageur, comme le pense notre gouvernement. Ce qui est vrai pour Châtellerault est le même pour St-Nazaire, Décazeville, Lyon, Chambéry.

« Nous demandons à la Confédération d’agir en conséquence pour arrêter cette nouvelle déportation du travail. Nous sommes d’accord pour faire avancer le progrès mais en tenant compte que l’homme n’est pas une machine, ni un pion que l’on déplace suivant la volonté et les intérêts de quelques personnages.