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Entre ouvriers menuisiers

Camarades,

Votre lettre parue dans le "Journal de l'Ouest" du 6 mai est remplie d'erreurs, involontaires sans doute, car si vous aviez assisté à nos trois réunions, ainsi que vous y aviez été invités, vous auriez vu par vous-mêmes que la suppression du travail aux pièces a été adoptée par 61 voix, 3 bulletins divers et 3 bulletins blancs.

Vous semblez insinuer que seuls les travailleurs aux pièces sont de véritables ouvriers et que ce travail complète les connaissances professionnelles ; vous savez tous, et nous qui sommes pour la plupart de vos anciens apprentis, que ce que nous avons appris nous ne le devons pas aux pièçards.

L'apprenti du pièçard n'est qu'un aide chargé d'apporter et non d'acquérir des notions professionnelles. L'ouvrier à l'heure peut donner à l'apprenti les notions du métier car il n'est pas intéressé à ce que l'enfant produise beaucoup, s'il travaille avec lui, qu'il travaille bien.

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Les vieux ouvriers, objet de vos sympathies momentanées, n'ont pas été oubliés par nous. La différence de catégorie est faite pour les vieux ouvriers, ils mériteraient bien cependant continuer à toucher le salaire indispensable à la vie. Le travail à l'heure seul peut le permettre. Car après avoir usé leur santé pendant plus de 30 ans dans le même atelier, ils devraient pouvoir y finir leurs jours tranquillement, ce qu'ils ne pourront faire en laissant le travail aux pièces.

Nous comprenons que vous estimiez que le tarif actuel est ce qu'il y a de mieux, il est votre enfant, vous voulez avoir pour lui les soins d'une mère : la Commission signataire de l'article du "Journal de l'Ouest" est la même Commission du tarif de 1901.

Cette Commission a oublié, à cette époque, de tarifer le prix du tarif à l'heure, sans doute, dès cette époque comme aujourd'hui, vous pensiez que le travail aux pièces est le meilleur mode d'exploitation patronale et profitable à quelques-uns, en ce cas vous oubliez les camarades qui vous avaient délégué.

La Commission du tarif de 1882 avait établi un prix de l'heure que vous n'avez même pas respecté.

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