0579103/07/1964POITIERS
Trois fonctionnaires du Rectorat nous écrivent
Nous avons reçu de MM. Pée, conseiller administratif, chef de division du Rectorat de Poitiers ; M. Misbert, conseiller administratif, chef de division du rectorat de Poitiers ; M. Pellegrin, attaché de l’Administration universitaire, chef du service des examens du Rectorat de Poitiers, une lettre dans laquelle ils nous déclarent notamment :
« Dans le numéro du jeudi 4 juin 1964 de « Centre Presse » on peut lire au sujet de l’incident du concours de Normale Supérieure, en page 1 et en sous-titre : Trois fonctionnaires du Rectorat sont suspendus ».
« Cette information est reprise dans les pages 2 et 3 du même numéro, puis dans le numéro de vendredi 5 juin 1964 sous le titre : « Les enseignants se déclarent solidaires de leurs collègues suspendus par le ministre ».
« Nous vous serions obligés de vouloir bien nous faire connaître dans quelles conditions vous avez cru pouvoir publier cette information qui nous porte un préjudice moral certain et qui est dénué de tout fondement.
« Nous affirmons en effet n’avoir été l’objet d’aucune mesure de suspension et n’avoir jamais cessé d’assurer nos fonctions, à l’exception du samedi 6 juin, date de notre comparution devant le Conseil de discipline ».
Nous donnons acte, très volontiers, à MM. Pée, Misbert et Pellegrin, des précisions qu’ils nous apportent, en regrettant cependant qu’elles nous parviennent si tardivement.
Nous croyons cependant nécessaire de préciser :
- Que l’information de nous avons publiée – en indiquant d’ailleurs son origine – émanait de l’Agence France-Presse et qu’elle a été reprise par l’ensemble de la presse quotidienne de Paris et de province.
- Que nous nous sommes immédiatement renseignés auprès des services du Rectorat de Poitiers qui nous ont simplement déclaré qu’ils n’avaient pas encore été avisés officiellement et que les fonctionnaires en cause continuaient à exercer leurs fonctions. Déclarations que nous avons publiées dans le même numéro.
- Qu’aucun communiqué officiel du Rectorat, pas plus que du Ministère de l’Éducation nationale n’est venu infirmer l’information que nous avons publiée. Et, jusqu’à ce jour, nous n’avions reçu aucune demande de rectification des intéressés eux-mêmes.
Nous croyons avoir donné ainsi toutes explications et tous éclaircissements à nos correspondants. Ils veulent bien aussi nous parler de préjudice moral qu’ils ont subi et nous comprenons fort bien que, dans l’ahurissante complexité de l’organisation actuelle des examens, il est pénible pour des fonctionnaires consciencieux de voir sanctionner une défaillance passagère. Mais nous ne pouvons nous empêcher de penser aussi à ces jeunes gens qui ont travaillé durement pour la réussite d’un examen qui peut engager toute une vie d’homme.
le 13/02/2022 à 13:55
Source : Centre Presse
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