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0579514/08/1964POITIERS

M. TESSERAULT LE FABRICANT DE CARAVANES DÉCIDE LA FERMETURE DE SON ENTREPRISE

Frappé d’une amende fiscale de plusieurs millions d’A.F. qu’il estime injustifiée
180 ouvriers menacés par le chômage
L’administration et l’employeur restent sur leurs positions

Émoi dans le monde du travail, hier, à la suite d’une affaire dont on ne peut que souhaiter qu’elle aboutisse à un arrangement, car 180 familles poitevines sont concernées par le problème qui se trouve posé. Cent quatre-vingts travailleurs continueront-ils leur métier ou seront-ils condamnés au chômage ? C’est toute la question.

Hier matin, une importante délégation des employés de la maison Tesserault, le fabricant de caravanes de la route de Gençay, se rendait à la Direction départementale de la main-d’œuvre, afin de mettre les responsables de l’administration au courant de la situation qui risquait de leur être faite dans un proche avenir.

En effet, à la suite d’un différend avec l’administration du Contrôle économique, leur employeur s’est vu infliger une forte amende qu’il estime, quant à lui, injustifiée. Sa réaction première a été la suivante et il nous l’a confirmée hier en fin d’après-midi : « Puisque c’est ainsi, mon entreprise cessera toute activité et je ferme ».

Les choses en sont là pour le moment. M. Paul Tesserault a d’ailleurs pris contact, dans le courant de la journée d’hier, avec un certain nombre de personnalités départementales et locales, auxquelles il a exposé la situation.

Que va-t-il advenir de tout cela ?

Le climat qu’a engendré cette situation qui, brusquement, a explosé à la veille du week-end du 15 août apparaissait incertain dans la soirée de jeudi. Il nous faut souhaiter qu’il s’arrange car c’est l’avenir de 180 familles poitevines qui est en jeu.

La déclaration de M. Paul Tesserault

C’est un homme accablé que nous avons rencontré hier soir et qui nous a déclaré :
- C’est fini. Cette maison que j’ai créée va mourir avec moi… je suis victime d’une injustice… je ne comprends pas, je ne peux pas lutter…

M. Paul Tesserault, fabricant de caravanes dont on a souligné la compétence avec laquelle il dirige l’entreprise qui porte son nom a décidé de fermer sa maison à la suite d’un différend qui l’oppose à l’administration. C’est après avoir longuement réfléchi sur tous les aspects de ce délicat problème que M. Tesserault a pris hier cette décision qu’il nous a dit être irrévocable.

Sans entrer dans les détails de ce différent, disons qu’il se trouve frappé d’une très forte amende qu’il considère injustifiée et il déclare apporter la preuve de l’injustice qui lui ait faite.

- La lutte est inégale. Je suis contraint de me retirer si on ne veut pas me rendre justice, dit-il. Et j’en suis profondément peiné car c’est l’écroulement d’une affaire que j’ai créée et qui occupe 180 personnes.

Une affaire brillante

M. Tesserault est devenu aujourd’hui l’un des premiers caravaniers de France. Il nous disait hier :

- L’affaire est très brillante. Les commandes affluent et c’est près d’un an de travail d’avance qui est pratiquement assuré. La situation financière de l’entreprise est très saine.

De plus, cette entreprise est en pleine expansion.

Une usine à Poitiers, des bureaux de ventes et d’expositions à Paris, Strasbourg, Marseille, des agrandissements toujours en préparation témoignent d’une activité en constante progression.

Émotion parmi le personnel

Est-il besoin de dire que cette décision a été apprise émotion parmi le personnel ?

En effet, cette décision entraînerait la fermeture pure et simple de l’usine à l’issue de l’achèvement du travail en cours.

Il s’agit donc, dans les mois à venir, pour 180 ouvriers, de la perte de leur emploi.

Hier, les délégations ont effectué différentes démarches auprès des services officiels et en particulier à l’Inspection du travail.

Bien entendu la discrétion est de règle, mais hier, sur le visage de chacun se lisait la consternation.

Comment sauver l’entreprise ?

- Je suis victime d’une injustice répète M. Tesserault. La lutte est inégale. On me dit d’ouvrir une procédure, mais il s’agit là de choses inacceptables.

Ma décision est irrévocable : si on ne me rend pas justice, je ferme.

Or, l’administration, de son côté serait inflexible. Les choses en étaient là hier, mais chacun espérait cependant qu’une solution serait trouvée pour que cette entreprise poitevine, qui fait vivre 180 familles, ne ferme point.

 

 

le 13/02/2022 à 16:05

Source : Centre Presse

métallurgie, caravanes, fermeture, fiscalité

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