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0579617/08/1964POITIERS

LES 185 EMPLOYÉS DES CARAVANES TESSERAULT SONT PARTIS EN VACANCES JUSQU’AU 7 SEPTEMBRE, MAIS L’ENTREPRISE CONTINUERA-T-ELLE ?

L’industriel poitevin maintient sa décision de fermeture

L’émotion provoquée par la décision prise par M. Paul Tesserault, industriel de Poitiers, de fermer son entreprise à la suite d’un différend qui l’oppose à la Direction départementale des services du Contrôle économique, n’a pas trouvé l’apaisement désiré dans la journée de vendredi.

L’espoir d’une solution qui permettrait à l’entreprise de ne point fermer et à ses 185 employés de n’être point menacés de chômage, reste cependant.

Une délégation du personnel a eu des contacts avec plusieurs personnalités, auprès desquelles elle a trouvé la plus grande compréhension.

Quoi qu’il en soit, aucune évolution ne s’est produite et vendredi soir, quelques instants avant la fermeture de l’usine pour congés payés, M. Paul Tesserault, au cours d’une conférence de presse a notamment déclaré :
- Je persiste de la façon la plus formelle dans ma décision de ne pas céder.

Une délégation du personnel a été reçue à la Préfecture et à l’Hôtel de ville

Vendredi matin, une délégation du personnel composée de MM. Fronty, Hilairet, Bouet, Voyé, Dumas, Beguier et Quintard, a été reçue à l’Hôtel de ville de Poitiers par MM. Dez, premier adjoint, et Blottin, secrétaire général, et ensuite à la Préfecture par M. Cazejust, secrétaire général de la Préfecture.

M. Dez devait déclarer à la délégation que les services de la Mairie de Poitiers mettraient tous les moyens en leur pouvoir pour tenter de trouver une solution.

A la Préfecture, il fut conseillé de porter l’affaire devant une juridiction qui aurait à prendre une décision.

M. Tesserault ne veut pas plaider

Évoquant cet aspect du problème, M. Tesserault devait déclarer :
- Je ne veux pas plaider. Je ne me présenterais devant aucune juridiction. Je ne suis en rien fautif. De plus, on ne m’a même pas convoqué pour me demander des explications.

Quelques instants plus tôt, M. Tesserault avait exprimé le regret de voir cette affaire « éclater » la veille du départ en vacances du personnel de sa maison.
- On nous avise à quarante-huit heures des vacances. Je ne peux rien faire avant le 7 septembre. Tous mes collaborateurs seront partis… Mais ce qui est aussi certain, c’est que cet état de fait m’oblige à annuler ma présence aux foires-expositions de Strasbourg, Cambrai, St-Etienne, Marseille et au Salon de l’Auto, car même si justice devait être rendue dans quelques semaines, je ne puis rien faire avec cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes.

Et il poursuit :
- De toute façon, notre saison est perdue, quelle que soit la décision de l’administration. Car les foires, pour nous, c’est la moitié de nos commandes.

Solidarité du personnel

Quand ils furent mis au courant de la situation, les membres du personnel se déclarèrent solidaires de leur employeur. L’un des membres de la délégation déclara notamment :
- Dites bien que nous n’avons subi aucune pression, mais que, tous, nous avons pris conscience du danger que courait l’entreprise. Nous avons donc formé un Comité de défense au sein duquel toutes les questions syndicales ont été exclues. Ce que nous voulons c’est sauver notre maison, car nous arrivons à une période où le reclassement sera impossible dans les autres branches de l’industrie et dans le bâtiment qui connaîtra dans quelques mois le risque des intempéries.

Un autre déclarait :
- Nous ne comprenons pas cet acte qui veut saboter une affaire parfaitement saine et en pleine expansion, alors que, justement, on parle d’expansion industrielle.

D’autres contacts ont d’ailleurs été pris et M. Tesserault nous indiquait que la mairie de Saint-Benoit, la Chambre de Commerce de la Vienne et différents syndicats patronaux avaient exprimé leur bienveillance aux Établissements Tesserault et que des démarches seraient également entreprises par ces divers organismes.

Les choses en étaient là vendredi soir, à l’heure où 185 employés partaient en vacances.

Nous ne pourrons que souhaiter que cette période de trois semaines apporte une solution à cette délicate affaire.

 

 

le 13/02/2022 à 16:11

Source : Centre Presse

métallurgie, caravanes, fermeture, fiscalité

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