0582104/11/1964POITIERS
On nous prie d’insérer :
« Il n’est pas question de se montrer absolument surpris d’une mesure annoncée depuis plus d’un an. Il est évident toutefois que les informations contradictoires qui avaient pu être glanées de ci, de là, depuis novembre dernier avaient soumis le personnel à un régime de douche écossaise qui avait fini par lui faire douter de la réalité de la menace d’où, malgré tout, une certaine surprise. Surprise d’autant plus désagréable que le licenciement va se situer en plein hiver, au moment où le reclassement est toujours le plus difficile. A noter, toutefois, que le personnel licencié est en droit d’espérer que l’année qui vient de s’écouler n’aura pas été perdue par les Pouvoirs publics et que son reclassement a été organisé. S’il devait en être autrement, il faudrait envisager immédiatement l’ouverture de fonds de chômage dans certaines communes rurales ou, mieux, la création d’une section départementale du Fonds national de chômage.
« Cette difficulté de reclassement que nous pouvons malgré tout craindre, nous fait regretter que les indemnisations prévues en cas de licenciement n’aient pas été revalorisées. Force nous est toutefois d’admettre que les salariés des Bases ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Saisis par notre Syndicat, les Autorités françaises ont fait le maximum face à l’opposition des Américains lesquels, logiquement, défendent leurs dollars. Comme le disait M. Messmer, ministre des Armées, il n’y avait que les salariés des bases pour faire céder les Alliés. Or ils ne l’ont pas voulu et se sont détournés de l’organisation syndicale lorsque celle-ci, convaincue de l’inanité des discussions, a voulu passer à l’action. Espérons seulement aujourd’hui, qu’ils n’auront pas à le regretter.
« Par contre le personnel – aussi bien d’ailleurs que les Pouvoirs publics – est en droit de reprocher aux Américains de ne pas avoir faciliter les départs depuis un an, en accordant aux volontaires les indemnités prévues en cas de licenciement. Dans la majorité des cas cela n’aurait pas créé de gros problèmes et il est assez probable que d’assez nombreux départs auraient eu lieu ce qui fait que le problème qui se pose aujourd’hui serait moins inquiétant. Espérons qu’une solution sera adopté qui permettra maintenant de le faire, tout au moins dans les catégories touchées par le licenciement.
« En ce qui concerne l’organisation syndicale des bases, elle demande à tous ses adhérents touchés par la mesure de licenciement de prendre contact avec elle afin que puissent être examinées toutes les questions qui les intéressent. Nous insistons sur ce point car trop de camarades ignorent leurs droits et l’aide que leur Syndicat est capable de leur apporter dans de telles circonstances ».
le 13/02/2022 à 18:57
Source : Centre Presse
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