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0057806/07/1908POITIERS

Cours professionnels - remise des prix

LA BOURSE DU TRAVAIL - LES COURS PROFESSIONNELS - REMISE DES RÉCOMPENSES

Dimanche à 3 h 1/2 il a été procédé, dans la salle des fêtes de l'Hôtel de ville, à la distribution des récompenses aux élèves des cours professionnels organisés par la Bourse du Travail.

Cette fête était présidée par M. Merrheim, secrétaire de l'Union fédérale des ouvriers métallurgistes qui était assisté de tous les membres du Comité de la Bourse.

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Dans une brève allocution M. Merrheim s'est attaché à montrer l'utilité des cours professionnels. M. le maire a répondu au Président et a déclaré que la classe ouvrière pouvait compter sur le dévouement de l'administration municipale.

Au nom de M. Limousin, secrétaire général de la Bourse du Travail, M. Jobard a donné lecture du rapport suivant :

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Depuis la fondation des cours professionnels chaque année, à la distribution des récompenses aux élèves, la Bourse du Travail, par l'organe de son délégué, a exposé la raison d'être, l'utilité de ces cours. Partout on clame contre la disparition de l'apprentissage tel que nous, les vieux de l'atelier et du mouvement syndical, nous l'avons connu, nous n'y reviendrons pas. Il nous suffit de montrer l'œuvre que nous avons accomplie (...).

Nos services prennent toujours plus d'extension et toujours nous désirons faire mieux, ce qui nous oblige à de nouveaux sacrifices (...).

Pour nos cours, les travaux des jeunes élèves que vous avez pu voir exposés sont loin d'être des chefs d'œuvre, mais ils témoignent du désir de nos jeunes camarades de devenir de bons et utiles ouvriers. Que de difficultés ils ont eu à vaincre pour les exécuter, l'outillage nous faisant défaut. Il faut donc être très indulgent pour eux. Tenant compte de l'exubérance de leur jeune âge nous leur disions, il y a deux ans ici, combien nous serions heureux de les voir plus attentifs et plus respectueux pour leurs professeurs qui ne ménagent pas leur peine pour leur être utiles, nous leur disions combien ils regretteraient, dans l'avenir, de ne pas avoir suivi leurs conseils. L'année dernière nous constations avec le plus grand plaisir que nos conseils avaient été suivis. Pourquoi devons-nous répéter cette année les conseils d'il y a deux ans en ce qui concerne, il est vrai, une seule corporation ? Le jury a été sévère pour ces jeunes camarades, il aurait pu l'être encore davantage, mais que cette indulgence ne soit pas, dans l'avenir, considérée pour l'approbation de leur conduite. Nous ne les désignerons pas, nous laissons à leur conscience le soin de regretter leur injustice vis à vis de ceux qui leur étaient dévoués. Nous savons que ces actes ils les ont accomplis sous la pression des ennemis des organisations ouvrières sans se rendre compte des actes qu'ils accomplissaient ; ils avaient épousé les préjugés de nos adversaires et se faisaient les complices des attaques et des embûches qui sont dressées contre les Bourses du Travail.

Les Bourses du Travail n'ont pas besoin d'être défendues contre ceux qui crient à la disparition de l'apprentissage et des capacités ouvrières et qui ne font rien pour y remédier, mais nous devons dire ce qu'elles sont : elles représentent la nécessité que ressentent les ouvriers conscients de se grouper pour établir une défense agissante et vigilante de leurs intérêts et arracher quelques améliorations à leurs conditions de labeur.

Le travail étant la condition essentielle du droit à la consommation des richesses qu'il produit, les ouvriers syndiqués déclarent qu'il ne doit exister aucun parasite et que de la loi du travail découle, naturellement, la loi de solidarité.

Ainsi placé dans la société l'homme conscient comprend qu'il doit tenir son esprit en éveil afin d'être toujours prêt à conquérir des améliorations qui rendront la tâche de solidarité sociale facile pour tous les êtres sans exception. Pour pouvoir combattre les défauts de la société humaine il faut d'abord développer sa conscience afin de perfectionner sûrement l'association dont vous faites partie, il faut surtout que l'on se perfectionne soi-même. (...) le métier étant la base de la vie sociale, l'individu doit d'abord se perfectionner dans sa profession. Aussi, jeunes camarades, votre apprentissage doit-il être poussé jusqu'à la perfection, tel est le but de nos cours professionnels. On pourrait s'étonner, si on n'en connaissait pas les raisons, de l'hostilité que rencontrent, dans certains milieux, nos cours si utiles, dont le principal but est le perfectionnement du savoir-faire de nos jeunes apprentis ainsi que le perfectionnement moral.

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Le syndicat complète heureusement les cours professionnels par son action, il doit être le gardien des droits de l'enfant.

On ose dire que ce sont les lois dites ouvrières qui tuent l'apprentissage. Prétexte facile. La loi de 1892, transformée par la loi de 1900, ne peut nullement justifier les plaintes patronales vu son peu d'application, elle a un seul mérite, celui de prouver que les législateurs de 1892 ont constaté que les enfants de 13, 14 et 15 ans étaient livrés, sans défense, à un odieux surmenage.

Nous concluons en disant que cette question de l'apprentissage nous passionne (...).

 

 

le 18/04/2020 à 15:06

Source : L'Avenir de la Vienne

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