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0589329/01/1965POITIERS

APRÈS 48 HEURES LA GRÈVE A PRIS FIN HIER SOIR

Pas de perturbations chez les particuliers mais les usines étaient fermées
Aujourd’hui : services normaux assurés

Le mouvement de grève étalées sur 48 heures, s’est terminé hier soir. Dans l’ensemble du secteur public et nationalisé, la grève a été largement suivie.

Les particuliers n’ont pas eu à souffrir de coupures de courant. De même, les usines de Poitiers se sont efforcées de concilier les exigences de leur planning avec le potentiel énergie, mis à leur disposition. La journée de travail d’hier sera récupérée suivant les modalités établies par chaque direction.

Pourcentages enregistrés

A la SNCF. Les trafics ont repris hier à midi complètement. Toutefois les génératrices ont pu être employées pour suppléer au manque d’énergie en certains points.

A l’EDF. Les personnels de ce secteur, névralgique, a suivi l’ordre de grève à raison de 85 % de ses effectifs.

Administrations. A la Sécurité sociale, 65 % de grévistes ont été enregistrés. Aucun aux guichets des Allocations familiales et 15 % à l’URSAAF.

L’enseignement. Ce secteur a suivi l’ordre de grève très largement. Les cours ont repris normalement, dès jeudi matin.

Les consignes du CNPF respectées

Hier, la majorité des entreprises et usines du département n’ont pas fonctionné, le potentiel mis à leur disposition n’étant pas suffisant. En outre, les contacts que nous avons pris avec les directions, nous permettent de dire que les consignes du CNPF ont été suivies.

A Poitiers, l’usine des Compteurs, Anez-Enzybio,à la Pointe-à-Miteau, étaient fermées. De même à Chasseneuil, à la Pile Leclanché, aucun ouvrier n’a travaillé. A St-Benoît, à l’usine poitevine de conditionnement, seuls les services de conditionnement ont fonctionné.

A l’usine Camus, le département « machines » n’a pas tourné. Il en a été de même dans diverses petites et moyennes entreprises.

Défilé jusqu’à la Préfecture

Les grévistes du secteur public et nationalisé ont déposé la motion à la Préfecture de région, après avoir traversé, en cortège, les rues de la ville.

La résolution

« Depuis un an et demi les travailleurs dont la rémunération dépend de l’État sont victimes d’un soi-disant plan de stabilisation qui ne vise qu’à bloquer les salaires tandis que les prix ne cessent de monter.

« L’année 1964 a vu le Pouvoir s’opposer à toute augmentation véritable des rémunérations.

« Aussi, le 11 décembre dernier, c’est par un arrêt de travail de 24 heures et dans l’union la plus complète que les fonctionnaires, agents de l’État et des entreprises nationalisées ont montré qu’ils entendaient que soient satisfaites leurs légitimes revendications.

« Le Premier ministre, à plusieurs reprises a affirmé que la masse salariale avait augmenté de 11 % en 1963. Il l’a faite en des termes tels, qu’une fois encore, l’opinion comprendra que la rémunération des salariés a augmenté en moyenne de 11 %, alors qu’en réalité cette augmentation n’est que de 3,60 % au titre de 1963.

« Dans le même temps, les organisations syndicales ayant demandé la reprise d’un vrai dialogue, le gouvernement relançait la procédure des Commissions. Qu’elles aient nom, Toutée, Massé, Grégoire ou Laurent, elles sont toutes aussi décevantes.

« Leur histoire est celle de la patience lassée, de la confiance trompée et des promesses non tenues.

« Devant une telle attitude du Pouvoir, et dans le cadre des actions progressives et continues, décidées depuis septembre, les organisations syndicales unanimes ont dû, une fois de plus, appeler les travailleurs à la lutte.

« Les journées des 27 et 28 janvier 1965 sont donc le prolongement logique des 2 et 11 décembre 1964.

« Les travailleurs en grève, réunis à l’appel des organisations syndicales : UD CGT, UD CFDT (CFTC), UD FO, CGC, FEN.

« Exigent :
- qu’au monologue gouvernemental, soient substituées de véritables négociations pour une augmentation générale des salaires, traitements, pensions et retraites, amplement justifiée par l’augmentation continuelle du coût de la vie.
- la réduction du temps de travail et le retour aux 40 heures sans réduction de salaire
- l’augmentation du SMIG et la suppression des abattements de zone.
- l’amélioration générale de leurs conditions de travail.
- la discussion immédiate des questions en suspens : titularisation des auxiliaires, reclassement véritable des catégories C et D.
- l’allégement de la fiscalité pour les salariés.

« Si, comme il n’a cessé de le faire l’an passé, le gouvernement reste à nouveau sourd à nos revendications plus que fondées, les travailleurs poursuivront sans faiblesse la lutte revendicative dans les formes que leurs organisations syndicales décideront en commun ».

Photo : Le meeting

 

 

le 23/02/2022 à 15:06

Source : Centre Presse

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