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LE LOCK-OUT DE LA CORDONNERIE

On nous écrit :

"Le lock-out se continue. Des tentatives d'arbitrage furent faites par le Juge de Paix, mais qui n'ont amené aucun résultat.

"M. Blanc, délégué de la Fédération des Cuirs et peaux, est venu de Paris, samedi et dimanche, apporter son concours au syndicat. Dimanche, à 3 h de l'après-midi, sous la présidence du citoyen Rousseau, des Carriers, et sous les auspices du syndicat des Cordonniers, le secrétaire de la chambre syndicale de la Cordonnerie parisienne a fait une conférence corporative, dans la grande salle des fêtes de l'Hôtel de ville, sur l'action syndicale et confédérale. Il a été très applaudi.

"M. Paul Jouteau, secrétaire général de la Bourse du Travail, a remercié l'orateur au non des organisations chauvinoises et a vivement engagé les travailleurs à se syndiquer dans la grande famille ouvrière. L'assemblée a levé la séance au milieu des applaudissements.

Une collecte faite à la sortie a produit la somme de 8 francs destinée aux ouvriers cordonniers. L'appel suivant vient d'être lancé par le syndicat ouvriers aux organisations :

"Camarades,

"Étant entré en conflit et ne possédant pas les fonds nécessaires pour faire face au patronat, nous venons vous solliciter d'envoyer quelques sous pour subvenir aux besoins des familles victimes du lock-out.

"Le syndicat ayant toujours fait son devoir vis à vis des camarades, nous avons l'espoir d'être entendu pour assurer notre réussite.

Pour le syndicat des ouvriers Cordonniers de Chauvigny,

Le secrétaire, G. Bouloux.

D'un autre côté la Bourse du Travail lance l'appel suivant :

"Aux organisations ouvrières.

"Voilà bientôt 15 jours que nos camarades cordonniers sont lock-outés. Le patronat leur a fermé ses portes, leurs revendications des plus légitimes ont eu le don de déplaire aux patrons. Au salaire de famille qu'ils avaient, ils demandaient de vivre en travaillant.

"Camarades travailleurs, il faut que vous leur veniez en aide, nous comptons sur vous pour les soutenir.

"Dans tous les ateliers ouvrez des souscriptions aux victimes du lock-out 1 Il faut que nos camarades cordonniers touchent quand même leur salaire.

"Travailleurs de toutes les corporations montrons que la solidarité n'est pas un vain mot mais une réalité. Apportons tous notre obole. Vive l'Union des travailleurs, vive la solidarité.

La Bourse du Travail de Chauvigny.