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0595811/06/1965ITEUIL

LA SITUATION DES CARTONNERIES MÉNIGAULT

Une délégation a été reçue hier soir à la Préfecture de la Haute-Vienne

Ainsi que nous l’avons relaté dans notre dernier numéro, le sort de la cartonnerie Ménigault se joue actuellement.

Hier, à 18 h. 30, une délégation comprenant M. Roger Gautier, directeur commercial des établissements ; M. Tindon, conseiller général ; M. Mazoin, maire de St-Junien ; M. Pommies, président du Comité d’expansion économique de la région de St-Junien ; M. Puygrenier, secrétaire de l’Union locale CGT ; M. Salmon, directeur départemental de la Main-d’œuvre, une délégation du personnel de l’usine de St-Junien, a été reçue par M. Virenque, préfet de la Hte-Vienne.

A l’issue de l’entrevue qui a duré une demi-heure, M. Gautier nous a déclaré :

Si une solution n’intervient pas lundi soir au plus tard, nous déposons le bilan.

Nous n’avons pu faire face à l’échéance de fin mai. Notre personnel, qui avait reçu un acompte, n’a pas perçu le solde. Les employés payés mensuellement n’ont rien touché.

La vitalité de notre établissement n’est pas en cause a poursuivi M. Gautier. Nous travaillons 48 heures par semaine.

Nous devons être repris par un groupe américain. Un protocole d’accord a été signé le 12 novembre 1964 entre les papeteries de la Haye Descartes, papeteries Ménigault et la Weyerhaeuser Compagny. Par ce protocole la société cédait seulement un département « carton ondulé », ce qui devait donnait une rentrée de 10.500.000 fr aux papeteries.

Le dossier a été déposé fin décembre 1964 au Ministère de Finances pour la demande de transfert de dollars.

Le 5 mars, le Ministère des Finances a notifié qu’il ne pouvait donner une suite favorable à cette demande.

Une caution de 15.000.000 de francs, à l’aide de laquelle les banquiers de la société sont disposés à faire les crédits nécessaires est actuellement en ordre à la disposition de la société, à la banque Morgan, place Vendôme à Paris.

Les demandes d’utilisation ont été faites par la Banque de France. Mais le Trésor a opposé un refus.

Le dépôt de bilan entraînerait le licenciement des 830 personnes de la société, réparties dans les 4 usines de la société (540 à Balesmes par la Haye Descartes (Indre-et-Loire), 200 à St-Junien (Hte-Vienne), 130 à Iteuil et Buxeuil (Vienne), 40 à St-Léonard (Hte-Vienne) ou le licenciement partiel d’au moins 50 pour cent. Tout cela est d’autant plus regrettable, dit M. Gautier, que les groupes qui s’intéressent à notre société ne manquent pas. Non seulement la firme américaine dont je vous ai parlé, mais un groupe suédois qui a racheté la maison Piergeau à Nantes.

Un simple accord du Ministre des Finances peut nous permettre de remédier à nos difficultés du moment et d’assurer la continuité de notre société ».

Mardi dernier, M. André Ménigault, président directeur général et M. Robert Bertrand, directeur général, ont été reçus à l’Élysée par M. Droner. Les pourparlers se poursuivent.

Souhaitons qu’ils aboutissent.

 

 

le 28/02/2022 à 15:26

Source : Centre Presse

activité, papeterie, licenciements, fermeture, pouvoirs publics

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