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0600030/10/1965CHATELLERAULT

LE POINT APRÈS LA FAILLITE BLANCHARD

106 ouvriers licenciés dans la Vienne
Les salaires non payés classés en créances super-privilégiées
Reprise probable des chantiers vers le 15 novembre

La décision du Tribunal le 27 octobre déclarant en faillite l’entreprise Blanchard, comme nous l’avons laissé entrevoir dès le 26 octobre dans « Centre-Presse », a soulevé dans la région une légitime émotion, posant un grave problème dans le monde du travail.

Mais à vrai dire, ce problème était posé depuis plusieurs mois comme nous en informait, hier, M. Espérandieu, sous-préfet de Châtellerault, qui a bien voulu faire un point sur la situation.

L’issue était prévisible

« Depuis longtemps tous les responsables (élus, administrateurs, responsables des organismes HLM, trésorerie, services financiers) suivaient cette affaire et des contacts nombreux et précis avaient été pris pour pallier à cette issue. Cependant des décisions précises ne pouvaient être prises avant la décision judiciaire du tribunal. Le pouvoir exécutif ne peut en effet prendre le pas sur le pouvoir judiciaire.

Depuis plusieurs semaines, donc, tous les responsables – avec M. Deugnier, préfet de région qui suit personnellement cette affaire de très près – étudiaient les conséquences de cette décision qui ne pouvait être provoquée que par les créanciers ».

Les mesures envisagées peuvent donc être mises en exécution dans le minimum de temps. Quelles sont ces mesures ?

Elles portent d’une part, sur les travaux eux-mêmes et, d’autre part, sur l’aspect purement humain : la situation des ouvriers licenciés et les possibilités qui leur sont données de vivre en attendant une reprise du travail.

Reprise possible des travaux le 15 novembre ?

Une étude de l’aspect des chantiers (gros œuvre) avait été entreprise bien avant la mise en faillite.

En dehors de quelques chantiers privés, les travaux de l’entreprise Blanchard étaient essentiellement pour les HLM.

A Châtellerault – Dans la plaine d’Ozon, la tour T5 est presque achevée tandis que la T9 est à peine commencée. Le bâtiment 22 est seulement en cours d’adjudication mais le marché n’était pas signé.

A Châteauneuf, les P.S.R., rue des Loges, sont presque terminés. Aux Renardières de Naintré, où l’entreprise devait réaliser trois bâtiments, l’un deux est pratiquement achevé, le second est en cours et le troisième n’est pas commencé.

Hors Châtellerault – Hors Châtellerault et périphérie, d’autres chantiers HLM étaient en cours à Loudun, Montmorillon et en Charente, à Angoulême.

Tous ces chantiers sont naturellement arrêtés. Mais, nous précisait M. le sous-préfet, les contrats pris vont permettre dans les tous prochains jours, de reprendre ces chantiers avec un autre entrepreneur choisi par le maître d’ouvrage (en l’occurrence les HLM) en accord avec le mandataire commun (l’entreprise qui a le plus gros marché après le « Pilote »).

Dans le cas présent deux entreprises sont mandataires, l’une pour Châtellerault, l’autre pour Montmorillon et Loudun.

Ces entreprises passeront des accords dans les prochains jours avec l’Office des HLM pour une reprise des chantiers. Quant au bâtiment 22, de la plaine d’Ozon, il fera l’objet d’un nouveau marché.

Dans l’état actuel des choses, un démarrage des chantiers interrompus peut être envisagé vers le 15 novembre, cette décision étant conditionnée par l’expertise nécessaire en cas de faillite, dont une constatation de l’état du chantier.

106 licenciés dans la Vienne

Sur le plan purement humain, la première question qui se pose est de savoir comment les ouvriers licenciés vont vivre en attendant une reprise des activités.

Mais d’abord, combien sont-ils sans travail ?

Dans le département 106 ouvriers et employés sont licenciés se répartissant ainsi :
Châtellerault : 17 ; communes du Châtelleraudais : 38 ; Loudun : 25 ; région de Loudun : 11 ; Montmorillon : 12 ; environs : 3 ; auxquels s’ajoutent, hors département, 75 chômeurs : une quinzaine en Charente (pour un chantier HLM d’Angoulême), le reste en Indre-et-Loire.

Sur ces chômeurs malgré eux, 39 sont déjà reclassés dans le département et à Loudun, comme nous l’avions signalé, un « chantier de chômage » a été ouvert par la municipalité.

Ces ouvriers n’ont bien sûr pas touché leurs salaires et on est en droit de se demander comment ce qui leur est dû pourra leur être restitué.

Sur cette question, M. le sous-préfet nous a précisé que les règlements de la faillite permettent aux salariés de bénéficier d’un « super-privilège » par rapport aux autres créanciers.

« Cette priorité porte sur une quinzaine de salaires » pour les travailleurs horaire et d’un mois pour les mensuels.

Ces salaires devraient être payés très prochainement ».

ASSEDIC et indemnités de chômage

« Les dossiers étant remplis, les ouvriers sans travail vont pouvoir être pris en charge par l’ASSEDIC (fonds de chômage) pour environ un tiers du salaire.

En outre, pour Châtellerault et Naintré, une indemnité de chômage viendra s’ajouter à l’ASSEDIC ; 5 fr par jour pour les célibataires, 7 fr pour les chefs de famille ».

Mais, malheureusement, les ouvriers des autres communes n’ont pas droit à cette indemnité.

« Des mesures sont prises pour la création d’un fonds de chômage intercommunal », précise à ce sujet, M. Espérandieu.

Les Allocations familiales, d’autre part, sont maintenues aux ayants droit.

Mais, bien entendu, tout cela n’est qu’un palliatif et ne peut cacher le désarroi des familles touchées par cette pénible affaire.

M. le sous-préfet concluait dans cette mise au point, que tout était mis en œuvre pour une rapide ouverture des chantiers. Au fur et à mesure de cette reprise, les entreprises pourront ainsi réembaucher ces ouvriers et « d’ici fin novembre, tous devraient avoir repris leur travail ».

Souhaitons donc pour tous ces ouvriers dans cette affaire dont ils sont les victimes, que les dégâts soient ainsi réduits au minimum.

 

 

le 28/02/2022 à 19:27

Source : Centre Presse

licenciements, chômage, fermeture, pouvoirs publics

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