0601101/12/1965POITIERS
Le bureau de l’Union départementale, réuni le 24 novembre, a fait sienne la résolution ci-dessous adoptée par le Comité Confédéral National FO les 21 et 22 novembre.
Le Comité national de Force Ouvrière constate que l’évolution du monde moderne, l’intensification des relations internationales de tous ordres, le développement vertigineux des moyens de production, les techniques de marche, l’application des formes diverses de planification et les besoins de protection sociale ont conduit à un renforcement sans cesse accru des pouvoirs des États.
Cette situation fait peser des menaces sur les libertés politiques et restreint le champ des initiatives particulières.
La Confédération Force Ouvrière se montre vivement soucieuse de cette évolution, de ses conséquences prévisibles et de ses possibles aboutissements pour l’avenir du syndicalisme et la préservation des libertés fondamentales.
C’est dans cet esprit qu’elle s’est élevée contre les interventions excessives du pouvoir et contre certaines orientations dans le domaine institutionnel, concernant notamment le rôle et la composition du Conseil Économique et Social qui doit demeurer un lieu de confrontation et une assemblée consultative.
C’est pour les mêmes raisons qu’elle a pris position contre une politique abusive dite des revenus, et contre sa politique camouflée dans le plan de stabilisation.
C’est pour préserver le droit de discuter, de négocier, de contracter qu’elle a décidé la grève générale du 11 décembre 1964.
Conscient de l’importance des évolutions en cours, le C.C.N. décide d’inscrire à l’ordre du jour du congrès d’avril 1966, l’examen de leurs conséquences pour le syndicalisme convaincu qu’en tout état de cause celui-ci ne saurait exister sans indépendance et sans totale liberté de décision et de comportement.
A quelques jours de l’élection présidentielle, le C.C.N. déclare qu’il n’appartient pas à la Confédération de donner des consignes de vote. Il considère qu’il revient aux citoyens de se déterminer en conscience, selon leurs propres appréciations, des faits et perspectives, dans le plein usage de leur liberté d’expression.
La Confédération Force Ouvrière a constamment éclairé des adhérents et, dans la mesure de ses possibilités, l’opinion publique sur chacun des problèmes dont elle a eu à se préoccuper et notamment sur l’orientation de l’État et les actes des Gouvernements. Elle sait ce que risque le syndicalisme libre et les libertés de chacun dans une systématisation des interventions du Pouvoir et dans la concentration de ses moyens.
La Confédération « Force Ouvrière » forte de sa charte constitutive « ne saurait être indifférente à la forme de l’État » parce que le syndicalisme ne saurait exister dans un régime totalitaire. Elle ne peut cependant confondre son rôle avec celui, nécessaire en démocratie, des partis et mouvements politiques.
Elle est et demeure hostile à la confusion des pouvoirs dont la séparation et le respect constituent les fondements de la vraie démocratie.
En conséquence, le Comité national tient à réaffirmer son attachement à la forme démocratique de l’État et aux principes fondamentaux de la démocratie selon lesquels, dans la souveraineté du Peuple, l’exercice du pouvoir exige un partage et un équilibre entre l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire.
Le C.C.N. fait confiance aux adhérents des Syndicats Force Ouvrière pour que, le jour venu, en tant que citoyens, ils agissent en conformité avec les conceptions, les buts et les positions nettement affirmés par la Confédération.
Pour le bureau de l’Union départementale, le secrétaire général : M. Faudry.
le 01/03/2022 à 08:34
Source : Centre Presse
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