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0602915/02/1966POITIERS

LES SAPEURS-POMPIERS POURSUIVRONT LEUR GRÈVE ADMINISTRATIVE JUSQU'À LEUR RECLASSEMENT

Hier après-midi, une délégation comprenant le commandant Lacroix, chef des services de sécurité, les capitaines Huguet de Châtellerault, Bonnigal de Poitiers et les représentants des conseils d’administration des corps communaux des sapeurs-pompiers, a été reçue par M. Mezin, directeur de cabinet de M. Deugnier, préfet de région. Une motion revendicative a été remise au représentant de l’autorité de tutelle.

Grève administrative

Les sapeurs-pompiers ont observé une grève administrative. Celle-ci n’a pas perturbé les services de sécurité. En effet, tous les sapeurs-pompiers de service étaient à la caserne, prêts à intervenir rapidement, comme ils le font à chaque fois, pour n’importe quel sinistre. Ceci est à noter.

Le samedi 12 février 1966,les sapeurs-pompiers professionnels de tous grades de Poitiers, à l’appel des organisations syndicales nationales ainsi que de la Fédération nationale des Sapeurs-pompiers français, pour faire le point de la situation au lendemain de l’arbitrage du Premier ministre, qui n’a donné qu’une satisfaction illusoire à une faible minorité, et prendre les dispositions nécessaires pour obtenir que le reclassement demandé soit conforme aux propositions adoptées à l’unanimité par la Commission nationale paritaire de protection contre l’incendie du 4 mai 1964.

A la suite de cette réunion la motion suivante a été adoptée à l’unanimité :

La motion

Considérant qu’être sapeur-pompier est un véritable métier exigeant des connaissances professionnelles polyvalentes à tous les échelons de la hiérarchie ;

Considérant que, de plus en plus, le métier est dangereux, non seulement parce qu’il y a eu une catastrophe récente à Feyzin, mais parce que chaque année notre profession enregistre des pertes de vies humaines ainsi que de nombreux blessés ;

Considérant que les sapeurs-pompiers sont des agents municipaux effectuant le plus grand nombre d’heures de travail avec le plus d’heures de présence, ce qui leur donne le plus faible salaire horaire ;

Décident à l’unanimité de participer à la journée nationale d’action du 14 février 1966 envisagée au cours d’une réunion commune tenue à Paris le 20 janvier 1966, à savoir :
- Délégations fédérales au Ministère ;
- Délégations locales auprès des préfectures ;
- Pétitions.
- Arrêt de travail décidé localement.

Et étudier pour l’avenir, toutes actions susceptibles de leur faire obtenir satisfaction en ce qui concerne leurs revendications qu’ils considèrent comme légitimes en en priorité leur reclassement.

Décident de ne cesser leur action que lorsque satisfaction leur sera donnée.

 

 

le 07/03/2022 à 18:06

Source : Centre Presse

grève, déclaration

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