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OBSÈQUES DE M. GEORGES LIMOUSIN

Les obsèques civiles du citoyen Georges Limousin, secrétaire général de la Bourse du Travail, secrétaire du syndicat des cordonniers, secrétaire-adjoint de la Fédération socialiste de la Vienne, ont eu lieu samedi dernier, à 3 heures du soir, au milieu d'une nombreuse assistance.

Le cortège s'est formé à l'Hôtel Dieu où Georges Limousin était rentré lundi dernier. Quoique très abattu tous ses camarades pensaient encore que la robustesse de sa constitution aurait raison de la maladie. La mort impitoyable devait le terrasser quand même jeudi dernier, à 11 h 1/2 notre ami expirait.

Remarqués dans le cortège : MM. Morain, maire de Poitiers, ses adjoints et de nombreux conseillers municipaux de la majorité républicaine (...), des délégations de chacun des syndicats ouvriers de Poitiers, de Ligugé, de Migné et des groupes socialistes de la Vienne.

M. le Préfet, retenu par la Commission du ravitaillement qu'il présidait, s'était fait représenter par M. Trigant-Geneste, secrétaire général.

Les cordons du poêle étaient tenus par MM. Morain, maire de Poitiers, Petit, maire de Sauveur La Foucardière, Jobard, secrétaire-adjoint de la Bourse du Travail, Orry, militant socialiste et ami du défunt.

Le deuil était conduit par les membres de la famille et le citoyen Georgel, avocat-conseil de la Bourse du Travail, secrétaire général de la Fédération socialiste de la Vienne.

De nombreuses et splendides couronnes avaient été offertes par la Bourse du Travail, les groupes socialistes de Poitiers et de Châtellerault et les amis de Limousin.

Au cimetière, des discours ont été prononcés par MM. Morain, maire de Poitiers, Orry, le militant socialiste bien connu, Jobard, secrétaire-adjoint de la Bourse du Travail ; Aubertie, Inspecteur du Travail ; le secrétaire général de la Bourse du Travail de Tours ; Turpain, Professeur de la Faculté des sciences ; Texier, conseiller municipal socialiste de Châtellerault, et Georgel, avocat à la Cour d’appel.

Chacun d’eux a, en termes émus, retracé la longue vie de travail consacrée par Limousin à la défense des intérêts syndicalistes et des principes socialistes. Bien que nous ne partagions pas tous les sentiments politiques et économiques de notre ami Limousin, l’exemple d’une vie consacrée sans une défaillance à la défense d’une même cause mérite le respect, l’admiration et la sympathie de tous.

 

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M. Victor Dalle nous adresse la lettre suivante :

« Paris, le 28 novembre 1908

« Monsieur et cher Directeur,

« En même temps que l'Avenir de la Vienne mes amis poitevins m'apprennent la mort de Georges Limousin. J'ai été cruellement ému par cette lugubre nouvelle car cette perte sera vivement ressentie parmi le monde des travailleurs au service duquel Limousin a dépensé, sans compter, tout ce qu'il avait de meilleur dans le cœur et dans l'esprit. Si poussant, comme moi, jusqu'au bout la logique du développement des institutions républicaines Limousin a propagé les idées socialistes dont la caractéristique essentielle est d'instaurer la République dans le domaine économique, comme nos aïeux et nos pères l'ont installée dans le domaine politique, Limousin n'a jamais séparé le socialisme de la République, celle-ci devant être le support de celui-là.

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« Limousin lutta énergiquement contre les énergumènes de tous les partis, contre ceux qui ne conçoivent que des procédés violents pour solutionner les questions politiques et sociales pendantes.

« La sagesse de Limousin et de tous les socialistes de son école, fut de considérer la République comme l'outil nécessaire, indispensable, de tout progrès humain, aussi, pendant les heures troubles où elle était menacée, mise en cause, Limousin, toujours, sonnait le ralliement au drapeau contre l'ennemi commun.

Ce fut surtout cette politique perspicace qui lui valut les haines de la réaction. Et ce fut son honneur de les avoir méritées.

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Victor Dalle.

https://maitron.fr/spip.php?article82686