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0605018/03/1966POITIERS

UN MILLIER D’ÉTUDIANTS ONT DÉFILÉ DANS LES RUES POUR PROTESTER CONTRE LA RÉFORME DES ÉTUDES SUPÉRIEURES

Le mouvement de grève de l’enseignement supérieur a connu hier sa journée culminante, à Poitiers, où le pourcentage des grévistes, tant parmi les professeurs que parmi les étudiants, a été important, notamment dans les Facultés des Sciences et des Lettres.

Le meeting qui s’est tenu à la Maison du peuple s’est prolongé par un défilé dans les rues de Poitiers. Plus d’un millier d’étudiants, d’étudiantes, professeurs et animateurs syndicaux se sont rendus, en cortège, avec banderoles revendicatives, au Rectorat, pour remettre entre les mains de M. Franck, recteur, une lettre ouverte adressée au Ministre.

Le cortège a perturbé la circulation dans les rues empruntées. Des cris hostiles à la réforme des études supérieures et hostiles au ministre ont été lancés tout au long du parcours. La dispersion s’est effectuée ensuite dans l’ordre.

Rejet du plan Fouchet

Plus de 700 personnes participèrent au meeting. A la tribune on remarquait la présence de M. Lawton (SNES SUP FEN), Servant (SGEN), Petit (UNEF), Président de l’AGEP, Julliard (UGE) ; M. Girard, secrétaire général de l’UD CFDT ; le représentant de la centrale syndicale CGT ; M. Paitre, représentant la Fédération des Parents d’élèves (Fédération Cornec).

Le président Petit devait expliquer les raisons du rejet du plan Fouchet :
- parce qu’il est la manifestation flagrante de l’adaptation de l’université à une économie de capitaux privés ;
- parce qu’il accélère la déqualification des enseignants ;
- parce qu’enfin, loin d’être démocratique, il ne fait qu’accentuer les différences sociales en créant deux types d’enseignement : celui des manœuvres et celui de « l’élite dirigeante » (termes de la lettre).

Les principales revendications intéressent surtout la formation, à savoir :
- Le secondaire doit constituer le tronc commun comprenant quelques options, mais permettant de larges réorientations.
- Le baccalauréat doit donner le droit d’entrer sans discrimination dans un cycle d’orientation universitaire.
- Ce n’est qu’à l’issue de ce cycle que pourra s’opérer sans contrainte, la répartition entre IUT et les Facultés.
- Ces IUT ne doivent, en aucun cas, être soumis aux exigences de formation du patronat et doivent dispenser un enseignement théorique suffisant pour permettre le recyclage vers les facultés.
- Les facultés, après le cycle d’orientation, doivent dispenser un enseignement de 3 ans menant à la licence après laquelle doit être institué un cycle obligatoire de formation professionnelle, notamment pour les enseignants.
- Les professeurs du 1er cycle du secondaire doivent avoir une formation théorique et pédagogique au moins aussi poussées que ceux des classes terminales. Il faut mettre fin au scandale de la sous-qualification des maîtres des CES et des petites classes des lycées.

Physionomie de la grève

Sciences : 95 % ; Lettres : 90 % ; Institut d’administration des entreprises : 100 % ; Techniciens : 100 %.

L’Union des étudiants préparationnaires de Poitiers (AGEP UNEF) s’est jointe au mouvement de grève. Les proportions de grévistes furent :
Mat-Sup : 100 % ; Math Spéciales, 60 % ; Lettres Supérieures, 100 % ; Première Supérieure : 100 %.

Photo : Banderoles en tête, les étudiants se dirigent vers le Rectorat.

 

 

le 15/03/2022 à 10:59

Source : Centre Presse

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