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L’usine PBL décide le lock-out
Débrayage d’une heure à l’usine Coudert

La journée de mardi a été marquée à Civray, par un mouvement de grève qui a affecté deux établissements importants de la cité, l’usine PBL, spécialisée dans la fabrication de pièces de matériel agricole, qui emploie 183 ouvriers et employés, et les établissements Coudert. Si le mouvement déclenché aux établissements Coudert n’a été qu’un débrayage d’une heure, en ce qui concerne « les usines Portejoie, Brunet, Lavaud », la situation s’est durcie en cours de journée et a fait l’objet de la part de la direction de l’usine d’un communiqué qu’on lira ci-après et qui indique « le travail ne reprendra que lorsque le conflit opposant le personnel à la direction sera solutionné ».

La situation aux usines PBL

Vendredi dernier, 19 mars, de 9 heures à 10 heures, un débrayage avait eu lieu aux usines PBL. Un communiqué des syndicats CGT indiquait alors : « que ce débrayage faisait suite au refus constants et répétés de la direction d’augmenter les salaires. Les ouvriers, les délégués et le syndicat CGT avaient décidé ce débrayage d’une heure ». Il était en outre indiqué « que d’autres arrêts de travail et manifestations seraient prévus s’il n’y avait pas satisfaction dans les jours à venir ».

Les ouvriers réclament que leur rémunération soit relevée au taux de 3 francs de l’heure.

Mardi matin, jour de marché à Civray, l’ensemble du personnel des usines qui s’était rassemblé place de la gare, formait un cortège qui parcourait successivement les rues Jean-Jaurès, Duplessis, Jean-Jacques-Rousseau, du Commerce, la place Leclerc et la rue Pestureau. Les manifestants étaient porteurs de banderoles où se trouvaient inscrites leurs revendications. L’arrêt de travail s’était produit à 10 heures, le défilé avait commencé à 11 heures et s’était déroulé sans incident pour prendre fin à 12 heures.

L’après-midi, les délégués demandaient à être reçus par la direction. Les ouvriers regagnaient leur poste devant les machines, mais ne travaillaient point attendant les résultats de l’entrevue.

A l’issue de celle-ci, deux communiqués étaient publiés :

Le communiqué de la direction

La direction de l’usine affichait à 17 heures l’avis suivant :
« Les fabrications étant complètement désorganisées par les fréquents arrêts de travail du personnel depuis le 18 mars, les ateliers seront fermés à dater de ce jour à 18 heures. Le travail ne reprendra que lorsque le conflit opposant le personnel à la direction sera solutionné ».

Le communiqué du syndicat

De son côté le syndicat publiait :
« A la suite de la manifestation du 22 mars organisée par le syndicat CGT et suivie par l’ensemble du personnel des établissements PBL et de la décision prise par la direction de fermer cette usine, le syndicat entend poursuivre les discussions pour faire aboutir ses revendications. Après avoir pris les contacts nécessaires avec l’Inspection du Travail, le personnel sera présent le jeudi 24 mars à 7 heures ».

La direction de l’usine a décidé de faire appel à une Commission paritaire qui se réunira en fin de semaine ou début de la semaine prochaine.

Débrayage d’une heure à l’usine Coudert

A la suite du débrayage d’une heure à l’usine Coudert, le syndicat CGT a publié le communiqué suivant :
« Devant le refus constant de la direction des Établissements Coudert de satisfaire aux revendications du personnel de l’entreprise et la mauvaise volonté de vouloir de nouveau recevoir les délégués du personnel, le personnel réuni le 21 mars 1966, a décidé un débrayage le 22, de 9 à 10 heures, qui a été largement suivi. Si aucune satisfaction n’est donnée à ces revendications, de nouveau débrayages seront de plus en plus prévus ».

Photo : Les ouvriers de la PBL ont parcouru les rues de la ville en cortège, pour affirmer leurs revendications