0607807/04/1966VIENNE
Le préfet a reçu des délégations des syndicats des usines Leclanché et de la Compagnie des Compteurs
La seconde journée d’action du personnel de la métallurgie s’est traduite hier par une série de rencontres avec les personnalités du département. Entrevues au cours desquelles les représentants des syndicats CGT et CFDT de la métallurgie (Pile Leclanché et Compagnie des Compteurs) ont exposé leurs problèmes.
Le 15 mars dernier, des motions devaient être déposées auprès des directions locales et centrales des usines de Poitiers.
Ces motions précisaient les principales revendications des métallurgistes.
Depuis cette date, aucune réponse ne fut fournie aux syndicats, tant sur le plan départemental, que sur le plan national.
A la Préfecture de la Vienne, c’est M. Deugnier, préfet de région, qui reçut les représentants des syndicats. Après avoir écouté les motifs de mécontentement, M. le Préfet a tenu à s’informer d’une manière approfondie, des problèmes de cette catégorie professionnelle.
Promesse leur a été donnée d’attirer l’attention du Gouvernement sur leur situation.
A la mairie de Poitiers, M. Vertadier, a accueilli la délégation qui attira son attention sur les principaux points revendicatifs. M Vertadier leur répondit qu’il ne pouvait pas faire grand-chose, hélas…
La troisième visite fut pour l’Inspection du Travail où M. Malerieux étudia avec les syndicats les problèmes des salaires.
Les revendication
En effet, il apparaît que les salaires pratiqués dans la métallurgie, dans le département, se classent au 75e rang. Que demandent les personnels de Leclanché et de la Compagnie des Compteurs ?
- Une augmentation des salaires qui corresponde au coût réel de la vie et non à un SMIG faussé. Plus particulièrement, les ouvriers de la SAFT réclament un salaire déterminé et non un salaire fondé sur un pourcentage important de primes aléatoires. A ce sujet, les syndicats voudraient engager des négociations avec les directions responsables
- A Leclanché (usine de Chasseneuil et de Poitiers), les syndicats ont demandé l’attribution d’une prime d’ancienneté (c’est la seule entreprise importante de la Vienne qui ne l’attribue point) et l’aménagement rationnel des postes de travail avec en priorité l’amélioration des ventilations, chauffage et bruits.
- A la Compagnie des Compteurs, l’accent a été mis sur l’attribution d’une prime de transport et sur une prime de vacances et de Noël égale à un mois de salaire.
La reconnaissance d’une Convention collective
Les syndicats du département mettent de grands espoirs à la reconnaissance d’une Convention collective. Déjà, sur le plan national, la CGT et la CFDT demandent une augmentation générale des salaires et appointements minimums garantis et réels. La reconnaissance de l’organisation syndicale à l’entreprise avec le libre exercice du droit syndical, la réduction progressive du temps de travail vers les 40 heures sans réduction de salaire, le droit à la pré-retraite à 60 ans, l’aménagement et l’application généralisée du fonds national de l’emploi.
Ces revendications soulignent l’intérêt que portent les métallurgistes de la Vienne à leur profession et à la sécurité de l’emploi. A ce sujet, une récente motion de la CGC disait : « Les responsables du syndicat de la Vienne, vivement émus par les problèmes qui se posent actuellement dans la métallurgie, quant à la situation de l’emploi, tiennent à manifester leur soutien aux salariés touchés par l’insécurité de l’emploi au sein de nos entreprises ».
Cette seconde journée d’action montre que les métallurgistes ont durci leurs positions et qu’ils entendent rester vigilants pour faire aboutir leurs revendications.
le 19/03/2022 à 13:21
Source : Centre Presse
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