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Aujourd’hui, grève des cheminots

Aujourd’hui c’est au tour des cheminots d’observer un ordre de grève de 24 h. Ce mouvement entraînera des perturbations sur le trafic. En raison des heures particulières à certains services, ce mouvement de 24 h. s’étendra plus longtemps. La SNCF prévoit un trafic réduit de l’ordre de 50 pour cent sur les grandes lignes. Le trafic marchandises sera particulièrement affecté par le mouvement de grève.

Trafic qui sera possible

Compte tenu que l’ordre de grève ne démarre que depuis ce matin 4 h., il est difficile de prévoir les trains qui circuleront. Il est cependant vraisemblable qu’un train (11 h. 48) circulera en direction de Bordeaux.

Pour la journée de vendredi les trains suivants sont prévus :
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Les gaziers et électriciens

Le mouvement de grève des personnels des industries de l’EDF et GDF a été largement suivi dans le département. Les coupures de courant ont été effectives provoquant des perturbations.

C’est ainsi que dans les stations-services, les distributeurs fonctionnaient à l’aide de pompes à main. Dans les grands magasins, l’éclairage réalisé à l’aide de groupe ne dispensait qu’une partie de la lumière. Dans les ménages, les opérations de repassage et de nettoyage à l’aspirateur furent reportées. Aux carrefours, les automobilistes firent preuve de prudence et de discipline.

Physionomie de la grève

A Poitiers le pourcentage des grévistes fut de 65 %, à Châtellerault de 85 % et à la Régie de 45%. Sur l’ensemble du département, la moyenne s’élève à 70 %. Ces chiffres sont sensiblement égaux à ceux du dernier mouvement.

Motion

On nous prie d’insérer :
Les organisations syndicales CGT, GNC, CFDT et FO du Centre de Poitiers et de la Régie de la Vienne, se félicitent de la réussite de l’action du 20 avril 1966 qui, malgré les pressions, a été plus puissante et plus dure que la journée du 23 mars 1966.

Dans le cadre de l’action qui se développe dans toutes les corporations (SNCF, chantiers navals, métallurgie, etc…) le personnel des industries électrique et gazière a fait la démonstration une fois de plus de sa volonté de voir aboutir ses revendications de salaires.

Le personnel d’EDF, GDF est décidé à rester offensif afin de pousser le gouvernement, sa presse, sa radio et sa télévision ainsi que les directeurs généraux du gaz et de l’électricité à tenir compte de cette volonté des agents du secteur nationalisé.

Les intérêts matériels et moraux du personnel des industries électrique et gazière sont mis en cause par le non respect des dispositions de son contrat de travail, par le refus d’ouvrir des négociations, par le maintien d’une procédure utilisant la notion de masse salariale avec le seul objectif de minimiser les droits en matière de rémunération.

Face aux explications économiques volontairement compliquées et un écheveau de chiffres dont certains sont utilisés essentiellement pour tromper l’opinion publique.

Le personnel, les travailleurs analysent leur situation avec des règles simples mais réalistes, ils savent que toutes les démarches ont été tentées pour que soit prise en considération la satisfaction de ses besoins et lorsqu’il sait que tout raisonnement n’est plus possible, si ce n’est pour tenter de le duper, alors c’est l’action qui chaque jour va en grandissant et en se durcissant.

Si la masse salariale est plus généralement les charges de personnel d’une entreprise ont une valeur comptable et économique pour la direction de cette entreprise, elles ne peuvent servir de base pour la détermination de l’évolution des rémunérations du personnel.

Par sa lutte mesurée et suivie à 98 %, le personnel des industries électrique et gazière de Poitiers a fait la démonstration de sa détermination d’obtenir satisfaction à ses légitimes et justifiées revendications de salaires.

Il a manifesté dans la journée du 20 avril 1966, comme dans celle du 23 mars, son désir de concilier au mieux la gêne que les usagers subissent dans cette lutte revendicative.