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0610616/05/1966POITIERS

LES MOUVEMENTS DE GRÈVE POUR LE MARDI 17 MAI PROCHAIN

La journée de grève du 17 mai prochain sera suivie par de nombreux travailleurs du secteur public et nationalisé, du secteur privé et de l’enseignement.

Mardi à 10 h., un grand meeting se déroulera à la Maison du peuple en présence des représentants des Unions départementales et des syndicats participant à cette journée.

Syndicat CGT et CFDT des Métaux

Devant le refus du Conseil national du Patronat français de discuter avec les représentants de nos confédérations des revendications essentielles des travailleurs de l’industrie privée, les syndicats CGT et CFDT appellent tous les métallurgistes de la Vienne à se déclarer en grève de 24 heures le mardi 17 mai 1966.

Les syndicats CGT et CFDT demandent aux travailleurs des métaux de refuser la récupération de cette journée et de participer aux manifestations communes décidées ce jour-là.

Les agents de la DGI

A l’appel des organisations syndicales de la Direction générale des Impôts (CGT, CFDT, FO, Syndicats unifiés des Contributions directes et du Cadastre), le 17 mai, les agents des Contributions directes, indirectes, de l’Enregistrement, des Hypothèques et du Cadastre seront en grève pour protester contre la dégradation de leur fonction et exiger du gouvernement l’ouverture d’un véritable dialogue en vue de l’amélioration de leur rémunération et de leurs conditions de travail.

Les agents participeront au rassemblement à la Maison du peuple le 17 mai à 10 heures.

Union départementale des Syndicats CGT

On nous prie d’insérer :

« L’Union départementale des Syndicats CGT de la Vienne appelle tous les travailleuses et travailleurs du département à participer à la grève de 24 heures du 17 mai 1966, pour les revendications suivantes :
Amélioration du pouvoir d’achat, des conditions de vie et de travail
   - Pas de salaire au-dessous de 600 francs par mois.
   - Négociation des salaires réels.

Dans le secteur public nationalisé
   - Ouverture de véritables négociations au niveau de chaque entreprise nationale conformément aux dispositions statutaires, en étendant le pouvoir de discussion des organisations syndicales.
   - Augmentation des traitements.
   - Les 40 heures.
   - L’intégration de l’indemnité de résidence dans le traitement.

Dans le secteur privé
   - Ouverture de négociations avec le CNPF et par branches d’industries.
   - Établissement de véritables Conventions collectives.
   - Action contre les disparités régionales.
   - Réduction du temps de travail sans perte de salaire.
   - Amélioration des conditions de vie des catégories défavorisées.
   - Relèvement du SMIG et à 3,04 de l’heure y compris dans l’agriculture.

Pour tous
   - Suppression des abattements de zone.
   - Abaissement de l’âge de la retraite.
   - Augmentation de 20 % des prestations familiales.
   - Défense et amélioration des droits syndicaux.

Elle les appelle à participer en masse aux manifestations organisées ce jour-là par l’ensemble des organisations syndicales.

Les organismes sociaux

Les organisations syndicales FO, CFDT, CGT, Cadres et employés de la Sécurité sociale et de l’URSSAF, font savoir qu’à l’appel de leurs Fédérations, elles ont lancé un mot d’ordre de grève pour le mardi 17 mai.

La consultation du personnel dans ces organismes laisse prévoir un très important pourcentage de grévistes décidés :
- A manifester leur mécontentement et leur volonté d’obtenir la liberté de discussion de leurs conditions de travail et de salaires.
- A obtenir le déblocage de la classification signée en 1963 et que le pouvoir de tutelle refuse d’appliquer.

Elles n’ignorent pas les difficultés qu’un tel mouvement entraîne pour les assurés sociaux, mais elles comptent sur leur compréhension et leur solidarité, convaincues qu’ils comprendront que leur lutte et celle de tous les travailleurs ne font qu’une.

Syndicat national des Instituteurs

« Depuis le 25 avril, l’ensemble des Fédérations de fonctionnaires et la plupart des organisations des travailleurs de l’État ont pris la décision de faire grève le 17 mai puisque le gouvernement s’en tenait à sa politique de stagnation dans le domaine social.

« Malgré ce délai de réflexion qui lui a été laissé, le gouvernement croit pouvoir persister dans son refus de toute discussion et de toute concession.

Confirmant son ordre de grève, le SNI rappelle ses objectifs.

Avec les autres organisations, elle demande le respect des engagements antérieurs sur :
- Une augmentation substantielle des traitements et pensions.
- La suppression des zones de salaires et l’intégration de l’indemnité de résidence dans le traitement de base soumis à retenues.
- La réforme des catégories C et D et la titularisation des auxiliaires.
- L’amélioration des conditions de travail.

Elle demande l’attribution d’un acompte mensuel de 150 fr soumis à retenue pour pension, dont le versement apporterait la preuve que le gouvernement se dispose enfin à tenir ses engagements.

Les instituteurs syndiqués de Poitiers, réunis à la Maison du peuple le 13 mai 1966 :
- Se félicitent du large courant d’union qui se développe tant dans le secteur public et nationalisé que dans le secteur privé.
- Souhaitent que l’union ainsi réalisée se poursuive et contraigne le gouvernement à honorer ses propres promesses en faisant participer tous les salariés aux bénéfices réels de l’augmentation du revenu national.

Ils constatent que la plupart des écoles seront fermées à Poitiers avec une proportion de grévistes rarement atteinte et appellent tous les instituteurs de la Vienne à faire de la journée du 17 une grande journée de lutte contre la politique économique et sociale du gouvernement.

SNES et SGEN : pas de cours mardi

Les sections des syndicats SNES et SGEN du Lycée de jeunes filles de Poitiers informent les parents d’élèves que leurs adhérentes n’assureront pas leurs cours le mardi 17 mai. Cette grève est celle de toute la fonction publique. Elle est largement appuyée par les autres travailleurs.

Un service strict de sécurité fonctionnera dans notre établissement. La nourriture des seules élèves internes sera assurée par des repas froids.

Les professeurs demandent aux parents des élèves de manifester leur solidarité en n’envoyant pas leurs enfants au Lycée ce jour-là.

Pas de cours le 17 mai aux lycées Henri-IV et Camille-Guérin

On nous communique :
Le personnel enseignant des lycées Henri-IV et Camille-Guérin n’assurera pas ses cours le mardi 17 mai. Cette grève sera faite par tous les personnels dont la rémunération dépend de l’État et largement appuyée par les autres travailleurs victimes de la même politique économique et sociale ; il n’est pas surprenant que les enseignants participent à une action dont l’objet est pour une part de sauver le service public d’enseignement du dépérissement et de la dégradation qui déjà lèsent les enfants que leurs parents ont bien voulu nous confier.
…/…

Un communiqué du personnel des Lycées de Poitiers

Les sections SGEN et SNES du Lycée Henri-IV et Camille-Guérin de Poitiers appellent leurs adhérents et l’ensemble du personnel à participer à la grève du 17 mai organisée par les centrales syndicales CGT, CGT-FO, FEN, CFDT contre ce que le gouvernement appelle une politique des revenus et qui est en fait qu’une police des salaires. La procédure des commissions Toutée interdit en effet tout véritable dialogue, si bien que les conditions de travail, la masse des salariés et le taux des augmentations sont unilatéralement fixés par le gouvernement sans tenir compte du pouvoir réel d’achat.

Elles invitent tous les fonctionnaires de l’Éducation nationale à participer au rassemblement qui aura lieu à 10 h. à la Maison du peuple.

 

 

le 21/03/2022 à 16:32

Source : Centre Presse

appel, unité, métallurgie, impôts, sécurité sociale, enseignement

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