0617224/11/1966POITIERS
Une résolution a été déposée à la Préfecture
Un mouvement revendicatif s’est déroulé hier à Poitiers à la suite d’un appel lancé par les syndicats CGT et CFDT et la FEN. Il s’agissait d’une protestation consécutive à l’interdiction du défilé prévu à Paris de la gare de l’Est à la République.
Une motion a circulé avant qu’une délégation soit reçue à la Préfecture par M. Mezin, directeur du cabinet de M. le Préfet de région, à qui fut remis le texte de la résolution.
En sortant de la Préfecture, M. Girard devait rendre compte de l’entrevue aux délégués rassemblés – ils étaient 80 environ – et déclarer qu’un certain nombre de problèmes d’actualité avaient été examinés.
« A propos de la résolution, devait dire M. Girard, M.Mezin a déclaré que les articles d’intérêt général seraient transmis aux ministères concernés. A propos des problèmes locaux, ils feront l’objet d’une attention toute particulière, notamment le cas du statut du personnel de la pouponnière, qui avait été présenté par les représentants des hospitaliers ».
La délégation était conduite par M. Girard (CFDT), Laumont (CGT), Cartrau (FEN).
Ce même communiqué a été déposé sur le bureau de la Fédération des syndicats patronaux.
Le texte de la résolution
Dans le cadre de la journée revendicative nationale du 23 novembre 1966, les Unions départementales CGT et CFDT, auxquelles s’associent les représentants des sections de la FEN et du SNI, rappellent les principales revendications qui sont à la base de toute les actions de la classe ouvrière dans la période actuelle.
Amélioration du pouvoir d’achat, des conditions de vie et de travail :
- Pas de salaire au-dessous de 600 f. par mois ;
- Négociation des salaires réels.
• Dans le secteur public et nationalisé
Ouverture de véritables négociations au niveau de chaque entreprise nationale conformément aux dispositions statutaires, en étendant le pouvoir de discussion des organisations syndicales.
- Augmentation des traitements.
- Les 40 heures.
- L’intégration de l’indemnité de résidence dans le traitement.
- Réforme des catégories C et D.
- Augmentation des effectifs dans les services hospitaliers, dans les PTT, dans l’Enseignement, etc…
• Dans le secteur privé
- Ouverture de négociations avec le CNPF et par branches d’industries.
- Établissement de véritables Conventions collectives et application dans les entreprises du département des Conventions collectives actuellement en vigueur.
- Action contre les disparités régionales.
- Réduction de la durée du travail sans perte de salaire.
- Amélioration des conditions de vie des catégories défavorisées.
- Relèvement du SMIG et sa fixation à 3,04 de l’heure, y compris dans l’agriculture.
- Indemnisation contractuelle du chômage partiel.
• Pour tous
- Suppression totale des abattements de zone.
- Abaissement de l’âge de la retraite et revalorisation des retraites et pensions.
- Augmentation de 20 % des prestations familiales.
- Allègement de la fiscalité qui frappe surtout les salariés.
- Défense et amélioration des droits syndicaux.
Défense de l’emploi :
La liquidation de la Manufacture de Châtellerault et des Bases américaines de notre département, crée une zone de sous-emploi qui aggrave encore les conditions des travailleurs dont les salaires sont les plus bas de la région et même de France.
Les organisations signataires soutiennent les revendications des personnels visés par ces mesures.
Elles demandent d’autre part l’arrêt de la liquidation de la Manufacture de Châtellerault et sa reprise d’activité au niveau des années passées ; la reconversion du camp de St-Ustres au service de l’intérêt national ; la reconversion de l’Hôpital américain de Poitiers en annexe des hôpitaux de notre ville.
Elles réclament des créations d’emplois indispensables pour l’avenir économique de notre département afin que les travailleurs qui sont menacés de licenciement et les jeunes qui arrivent sur le marché du travail puissent enfin trouver des débouchés dans notre région.
Les Unions départementales :
- S’élèvent contre toutes les atteintes aux droits syndicaux dans les entreprises, en particulier contre les menaces et les pressions dont certains travailleurs sont l’objet à l’occasion de l’accomplissement de leurs mandats syndicaux.
- S’engagent à poursuivre l’action sous des formes qui seront décidées par entreprise, corporation ou à l’échelon des confédérations.
le 13/04/2022 à 12:58
Source : Centre Presse
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org