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On nous prie d’insérer :

Les militants élus par le Congrès des 3 et 4 décembre à la Commission exécutive des syndicats CGT de Châtellerault se sont réunis le jeudi 15 décembre 1966.

Ils ont examiné les résolutions adoptées par le Congrès, résolutions intéressant l’organisation des syndicats et l’orientation qui doit être donnée aux luttes revendicatives à poursuivre : pour le droit au travail pour tous, pour l’amélioration générale des conditions de vie des travailleurs.

Au cours de cette séance de travail, l’unanimité s’est faite pour se féliciter de l’union que les travailleurs châtelleraudais ont réalisée, lors de la manifestation de samedi dernier.

L’UL CGT, se félicite de la réponse massive des travailleurs a l’appel commun des UL lancé par voie de presse et par le Comité de défense de la MAC, au moyen de tracts, pour le soutien à donner aux travailleurs des bases alliées dans leur lutte contre le pouvoir et pour la satisfaction de leurs revendications.

L’UL CGT s’élève contre toute interdiction de manifestation des travailleurs quand ces derniers réclament du travail et les moyens d’une vie meilleure. Elle proteste contre l’utilisation des forces de police lors de ces mouvements. Au cours d’une réunion a la Sous-Préfecture, en présence des maires des communes environnantes, le Sous-préfet déclare le 8 décembre : « ... tout être humain a droit au travail. ». Le 10, parce que les travailleurs réclament ce droit, on leur envoie les CRS.

L’UL CGT souligne que ce sont les forces policières elles-mêmes qui créent les incidents dont on voudrait faire assumer la responsabilité aux travailleurs. L’UL CGT salue notre camarade Paul Fromonteil, membre du Syndicat de l’Enseignement technique qui, par son attitude digne et ferme a su éviter la provocation scandaleuse des CRS. Nous saluons en lui un ardent défenseur des travailleurs ; la bousculade inqualifiable dont il fut seul l’objet le démontre amplement.

Le jour même de cette manifestation pour l’emploi, à Chauvigny, les travailleurs CGT à leur Congrès départemental mettait au premier plan de leurs préoccupations le plein emploi dans tout le département.

Nous considérons cette manifestation comme une contribution importante au développement ultérieur des luttes revendicatives à mener par les travailleurs. Elle a démontré que la classe ouvrière de Châtellerault prend conscience de la gravité de la situation qui lui est faite sur l’un des plus importants problèmes qui soient : la situation de l’emploi. C’est aussi le signe caractéristique du mécontentement grandissant chez les travailleurs.

Avec le 17 mai, grande journée revendicative, l’unité des travailleurs de toutes les corporations se fait de plus en plus concrète, ce dont nous nous félicitons.

Sur les plateformes revendicatives communes des organisations syndicales, les militants de la CGT appellent les travailleurs à unir leurs efforts pour la satisfaction de leurs revendications.

L’accord d’unité d’action des Confédérations CGT et CFDT du 10 janvier 1966, accord ouvert aux autres organisations, doit inspirer les travailleurs pour élever le niveau de leurs luttes, sans qu’il soit possible et permis à quiconque d’en dénaturer le sens.

Depuis plus de 5 ans les personnels de la MAC luttent contre la décision du pouvoir de liquider cette entreprise nationale. Pour cette défense, ils n’ont jamais trouvé le moindre soutien de la part de la municipalité et plus particulièrement du Député-Maire Abelin.

Les manifestations que font les travailleurs depuis 1958 et qui vont en s’intensifiant, ne doivent en aucun cas être utilisées comme le marchepied nettement apparent de propagande en période pré-électorale.

Sur la base des programmes revendicatifs des syndicats, la lutte unie des travailleurs va et doit s’intensifier dans les jours prochains.

L’UL CGT appelle les travailleurs châtelleraudais de toutes corporations à former un front uni pour mener l’action permanente qui aura raison de la résistance qu’opposent le pouvoir et les patrons, à leurs légitimes revendications : dans l’immédiat le plein emploi par :
- l’arrêt de la liquidation de la MAC ;
- assurer son renouveau, en tant qu’établissement de l’État, afin de contribuer, largement au développement économique de la région ;
- le reclassement rapide des travailleurs de St-Ustres, et l’utilisation du Camp en faveur de l’économie nationale ;
- l’arrêt des compressions d’effectifs dans les Services publics et nationalisés.
- la nationalisation des principaux secteurs-clés.

Les salaires, pour :
- pas de salaire à moins de 600 fr mensuels ;
- la diminution du temps de travail sans réduction du pouvoir d’achat.
- la suppression totale des zones de salaires ;
- la revalorisation des pensions et retraites ;
- les moyens d’une vie décente pour tous.

La Commission exécutive de l’UL CGT, Châtellerault, le 16 décembre 1966.