0622026/01/1967CHATELLERAULT
Le secrétaire général du Syndicat FO du personnel des bases alliées, vient d’adresser au Premier Ministre la lettre suivante, qu’il nous prie de bien vouloir insérer :
« Monsieur le Premier Ministre,
« Lors de votre dernière interview télévisée, vous avez cru devoir, une nouvelle fois, prendre comme exemple de l’action gouvernementale face aux problèmes de l’emploi, celui des « mesures exceptionnelles prises en faveur du personnel des bases alliées.
« Que nous soyons en désaccord sur le sujet n’a rien de surprenant. Ce qui parait plus anormal c’est que vous puissiez dire votre satisfaction à la face de millions de téléspectateurs alors que les intéressés, eux, n’ont d’autres moyens, pour montrer leur insatisfaction que les manifestations de rue (manifestations que la télévision se garde bien de relater et qui, de ce fait, restent ignorées du grand public).
« En fait ce qui nous a le plus surpris c’est que vous considériez, semble-t-il, le problème comme réglé.
« En effet, la personnalité de votre Cabinet que vous avez désignée pour commenter les décisions gouvernementales du 20 septembre dernier auprès des organisations syndicales du personnel des bases alliées, leur a bien précisé que ces mesures tenaient compte du fait que votre gouvernement pensait pouvoir créer, avant le 1er avril 1967, environ la moitié des emplois de remplacement nécessaires. Elle ajoutait que, si cela n’était pas, des mesures sociales complémentaires seraient prises. Avez-vous encore des illusions, Monsieur le Premier Ministre, sur ces créations d’emplois. Si oui, il faudrait que vous soyez bien mal renseigné !
« Par ailleurs, ce même représentant de votre Cabinet déclarait, il y a déjà trois mois passés, que votre gouvernement ne niait pas qu’un préjudice ait été causé au personnel par la décision du Chef de l’État et que vous étiez d’accord pour indemniser ce préjudice mais sous une forme autre que celle proposée par les organisations représentatives du personnel.
« Des propositions nouvelles, nous vous en avons faites le 29 novembre dernier. Jusqu’ici nous n’avons enregistré aucune réaction de votre part.
« Notre inquiétude est telle - et des déclarations comme celles que vous venez de faire devant la télévision ne sont pas pour nous tranquilliser - que nous commençons sérieusement à nous demander quelle valeur nous devons accorder aux deux promesses en suspens, à savoir :
- Mesures sociales complémentaires (puisque les emplois nouveaux ne seront pas au rendez-vous).
- Indemnisation du préjudice indéniable causé.
« Bien d’autres promesses - de moindre Importance - n’ont pas non plus été tenues, mais ces deux là nous semblent primordiales.
« Aussi longtemps qu’elles n’auront pas été tenues nous serons dans l’obligation de répondre, par les quelques moyens dont nous disposons, à toutes les manifestations publiques d’autosatisfaction gouvernementale sur notre problème.
« Espérant que nos doutes sont injustifiés et qu’une décision officielle viendra nous en convaincre dans un court délai.
le 25/04/2022 à 15:08
Source : Centre Presse
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