« Retour

0622927/01/1967CHATELLERAULT

LES SYNDICATS ET LE PROBLÈME DE L’EMPLOI

On nous communique :

Dans le cadre de leur étude sur le problème de l’emploi dans le châtelleraudais, les organisations syndicales locales CGT, CFDT, CGT-FO, CGC, SNI se sont réunies le 25 janvier 1967.

Elles ont constaté leur complète identité de vue quant au but à atteindre et aux moyens à employer.

Rappelant que depuis plusieurs années déjà, elles avaient attiré l’attention des autorités responsables (sans résultats notables d’ailleurs), elles pensent cette fois-ci poursuivre leur action aussi longtemps qu’il le faudra et jusqu’à complète satisfaction.

Elles fixent à 3.000, au minimum, le nombre d’emplois à créer, tenant compte :
- De l’existence de plusieurs centaines de chômeur secourus ou non.
- Du prochain licenciement des 1.100 travailleurs actuellement employés sur la base américaine de St-Ustre.
- De réductions d’effectifs et d’horaires dans l’industrie châtelleraudaise.
- De la probabilité de voir se développer sur le plan local les conséquences de la récession constatée nationalement dans certaines branches d’activités et en particulier dans le bâtiment.
- Des réductions d’effectifs prévus dans de nombreuses administrations et services publics et nationalisés.
- De l’arrivée de jeunes sur le marché du travail.
- Des transferts constants du secteur rural.

Ce chiffre peut paraître élevé, mais il tient compte du fait que toute entreprise qui s’installe en province amène avec elle une partie de son personnel. Le nombre d’emplois à créer doit donc être supérieur aux stricts besoins locaux.

Par contre ce chiffre ne tient pas compte du personnel de la Manufacture dont les organisations syndicales continuent à penser que la décision de fermeture était une erreur qui deviendra un véritable « crime » contre les intérêts des Châtelleraudais si cette décision n’était pas annulée.

Il ne fait en effet aucun doute que les créations d’emplois envisagées par les pouvoirs publics, outre qu’elles sont provisoirement insuffisantes, ne permettront pas le réemploi rapide des licenciés de la base américaine et des chômeurs existants.

A ce propos, elles tiennent à démystifier la population au sujet des promesses d’implantation de l’usine « Hutchinson », dont, on a beaucoup parlé. Les 700 emplois que cette entreprise offrirait ne sont nullement garantis. Dans l’état actuel des choses, il n’y a que des pourparlers préliminaires d’envisagés, et rien de définitif n’est fait. Toute installation d’usine nouvelle demande 18 mois, Il n’y a pas à se leurrer.

Il parait impensable que l’on puisse, de sang-froid, prévoir un chômage d’une telle durée, alors que les allocations prévues sont insuffisantes pour un chômage de courte durée.

Avant de supprimer des emplois, on doit se préoccuper du reclassement des licenciés, surtout lorsque le responsable en est le gouvernement.

Or, à Châtellerault, il n’y a guère qu’une possibilité de réemploi : la remise en pleine activité de la Manufacture nationale. Cela permettrait d’éviter que se perpétue un chômage qui tendra a voir les travailleurs s’expatrier, portant ainsi préjudice à de nombreuses autres couches de la population :
- Commerçants et artisans, qui perdront des acheteurs et verront leurs affaires péricliter.
- Tous les contribuables : (la masse des impôts étant incompressible, la part de chacun sera d’autant plus augmentée que le nombre des contribuables diminuerait).
- Professions libérales : moins de châtelleraudais, moins de clients.

Le problème local de l’emploi intéresse bien d’autres groupements professionnels. En conséquence, les organisations syndicales de travailleurs ont décidé, dans un premier temps, de rechercher le contact avec ces groupements en vue de les inviter à participer à la suite des discussions sur le problème de l’emploi.

Les organisations syndicales locales : CGT, CFDT, CGT-FO, CGC, SNI

 

 

le 02/05/2022 à 14:30

Source : Centre Presse

emploi, unité

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation