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0623531/01/1967POITIERS

GRÈVE DEMAIN DANS LE SECTEUR PUBLIC – NOMBREUSES PERTURBATIONS À PRÉVOIR

Perturbations prévues dans tous les secteurs, à la suite de la grève qui, demain, va toucher tout le pays. A partir de ce soir, 20 heures, les cheminots entament une grève échelonnée de 48 heures, qui se terminera jeudi à 20 heures, Il en résultera sur les grandes lignes, une diminution du trafic, qu’on chiffrait à 50 pour 100, sans toutefois pouvoir donner de plus amples précisions.

Retard également dans le courrier, perturbations sur les lignes téléphoniques non automatiques, transports urbains non assurés, voilà ce qui est prévu pour le moment en plus des coupures de courant et de gaz.

Toutefois, en ce qui concerne ces dernières, en raison de la période hivernale, un communiqué des organisations syndicales CGT et CFDT du gaz et de l’électricité, indique que des mesures sont prises par le comité de grève local, afin que les coupures de courant et les baisses de pression du gaz, touchant les usagers domestiques soient réduites au minimum.

Ce qui laisse à penser que l’on pourra, pour les usages ménagers, bénéficier des mesures prises ; il en sera autrement pour les établissements industriels qui eux, seront privés de courant pendant la période de grève. Dans l’enseignement, grève également, suspension des cours dans de nombreuses écoles et lycées, certains établissements assureront un fonctionnement réduit.

Dans le secteur privé, des usines ayant besoin du courant électrique pour assurer leur production, doivent prendre la décision aujourd’hui, en fonction de la conjoncture, de fermer leurs portes, les heures perdues se trouvant rattrapées a un autre moment et par échelonnement.

De nombreux communiqués nous ont été transmis par les organisations syndicales ; on en lira ci-après l’essentiel sur les positions prises par celles-ci.

Chez les traminots

On nous communique :
Les syndicats CGT et FO des Tramways de Poitiers ont suivi les ordres des Fédérations pour la grève du 1er février.

Cette grève est pour l’augmentation générale des salaires, la fixation d’un salaire de base national minimum garanti, ainsi que des améliorations de retraite. Pour la réduction du temps de travail sans diminution de salaires et l’amélioration des conditions d’application de la durée hebdomadaire.

D’autre part, qu’ils se sentent profondément solidaires avec l’ensemble des travailleurs français.

Un communiqué du SNI Dans un communiqué, le Syndicat National des Instituteurs (section de la Vienne) déclare notamment : Une nouvelle fois, aux côtés de leurs camarades enseignants, fonctionnaires cheminots, électriciens, les instituteurs seront, le 1

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février, au premier rang dans la lutte, la commission administrative de la FEN ayant décidé, le jeudi 19 janvier, « d’appeler ses adhérents, dans le cadre de la motion de son congrès, à participer massivement » au mouvement lancé par la CGT et la CFDT. Après les journées du 11 décembre 1964, des 27 et 28 janvier 1965 et du 17 mai 1966, cette nouvelle date doit s’inscrire comme une nouvelle étape de l’action généralisée des salariés de divers secteurs. Les enseignants exprimeront, eux aussi, leur opposition absolue à une politique qui porte atteinte au mouvement syndical, en remettant en cause les conditions de son action et bon nombre de ses conquêtes ». Car tel est bien le problème - et le seul problème - qui devrait justifier le mouvement du 1

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février, et entraîner sa pleine réussite. Certes, nos revendications ne sont pas nouvelles, mais est-ce une raison pour ne pas rappeler l’hostilité des salariés à la nature fondamentalement antisociale de la politique économique et financière du Gouvernement ? Est-ce que la proximité d’une campagne électorale et d’élections importantes doit freiner l’action revendicative engagée depuis longtemps et limiter les possibilités d’action du mouvement syndical ? Ne serait-il pas opportun de montrer que le monde du travail a clairement conscience de faire les « frais », - et seul - de la politique dite d’expansion, du plan de fausse stabilisation des prix et des adaptations de notre appareil de production à l’évolution de notre économie ? Serait-il dangereux, en cette période, que l’opinion publique commence à réfléchir et s’interroge, et que le pouvoir aperçoive enfin l’unanimité de l’hostilité des salariés à son égard ? Et pourquoi ne pas rappeler que les promesses oubliées, les engagements non tenus avec quelques aumônes, savamment exploitées, sont devenues des moyens de gouvernement ? Les premières informations laissent apparaître une très large participation du premier degré au mouvement du 1

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février. La Section de la Vienne appelle tous les instituteurs à se joindre au grand mouvement des travailleurs face à la politique sociale rétrograde du gouvernement. Elle appelle les enseignants à participer en grand nombre à la manifestation commune qui aura lieu à 16 heures (rassemblement à la Maison du Peuple). Le communiqué de la FEN « La section de la Vienne de la FEN : - Rappelle la part active prise par les personnels de l’Éducation Nationale et assimilés aux journées du 11 décembre 1964, 27 et 28 janvier 1965 17 mai 1966, qui ont constitué des étapes importantes de l’action généralisée des salariés des divers secteurs. - Réaffirme la volonté des personnels de l’Éducation Nationale de contribuer à l’organisation des luttes générales que requièrent les objectifs communs de la classe ouvrière et de participer à leur nécessaire réalisation. Cette action d’ensemble s’impose particulièrement au moment où le gouvernement renforce sa politique économique et sociale, repousse le principe même des discussions sur l’augmentation des traitements de la fonction publique et s’oppose à la nécessaire amélioration des conditions de travail des salariés de l’État. - Appelle tous les personnels de l’Éducation nationale à mettre tout en œuvre pour assurer le succès de la grève de 24 heures du 1

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février.
- Demande à tous ses adhérents de participer en masse, avec les autres travailleurs, au rassemblement départemental du 1

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février, à 16 heures, à la Maison du peuple à Poitiers, et au défilé qui fera suite. • Tous ensemble nous exigeons :
- L’augmentation générale des traitements.
- La suppression des zones de salaires.
- La défense et l’extension des libertés syndicales.
- La garantie de l’emploi.
- La réforme de la fiscalité.

Lycée de jeunes filles « Les professeurs des sections SGEN et SNES du Lycée d’État de jeunes filles (rue Victor-Hugo et rue des Écossais) participeront au mouvement de grève du mercredi 1er février, avec l’ensemble de la Fonction publique, des secteurs nationalisé et privé. En conséquence, mercredi 1er février les cours ne seront pas assurés et il faut prévoir des perturbations sérieuses dans le fonctionnement de l’établissement. (…/…)

Lycée Henri-IV
Les sections SNES et SGEN du lycée Henri-IV, informe les parents d’élèves qu’en raison du mouvement de grève du 1er février les services de surveillance et d’hébergement seront sans doute fortement perturbés et que, les pensionnaires étant servis en priorité, les demi-pensionnaires risquent de ne pas avoir à déjeuner ce jour-là.

Au lycée Technique Industriel et au C.E.T.
Les sections de la CGT, de FEN et de la CFDT du Lycée Technique industriel et du CET annexé informent les familles de leur décision de participer à la grève nationale du 1er février.

Elles savent que ce mouvement prive les enfants d’une journée de classe et cause des difficultés pratiques souvent grandes.

Mais c’est parce qu’elles ont acquis la certitude, que, seul, un vaste mouvement permettra de faire prendre conscience au gouvernement des difficultés de tous les travailleurs qu’elles se sont résolues à participer à cette action.

Après avoir précisé leurs principales revendications, les sections de la CGT, de la FEN et de la CFDT demandent donc aux parents de s’associer à leur action en gardant leurs enfants à la maison dans toute la mesure de leurs possibilités.

 

 

le 02/05/2022 à 14:50

Source : Centre Presse

unité, services public, éducation nationale, enseignement

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