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0626225/03/1920POITIERS

COMPTE RENDU DU CONGRÈS DE L’UNION DÉPARTEMENTALE DES SYNDICATS DE LA VIENNE

Le camarade Audinet, secrétaire de la Bourse du Travail de Poitiers, ouvre le Congrès du 21 mars dernier à 10 h. 1/4. Le camarade Sorin, des employés communaux est nommé président de séance. On procède à l’appel des syndicats. Il y a peu d'abstentions. Lecture est ensuite donnée du procès-verbal du Congrès de Loudun et de la Commission exécutive de l'Union départementale.

Le camarade Audinet prend la parole pour faire connaître que la caisse de grève de l’Union n’est pas suffisante pour satisfaire toutes les demandes. Il signale le beau geste des cheminots du P.O. qui ont ramassé en peu de temps 250 francs, répondant ainsi à son appel eu faveur des grévistes. Cette somme sera utilisée selon la volonté des cheminots.

D’ailleurs, par leurs propres moyens, les syndicats de la Vienne devront soutenir dans leurs milieux respectifs les grèves qui surgiront.

Le camarade Boulout, des instituteurs, dit que leur syndicat enverra plusieurs centaines de francs pour marquer le 1er mai.

Le Congrès aborde ensuite la première question de l'ordre du jour : le Conseil Économique du travail. Le camarade Audinet, de Poitiers, indique immédiatement que ce Congrès a lieu pour examiner les décisions prises par les délégués de l’Union au Conseil national. Rapidement il esquisse l’historique des deux Internationales : politique et syndicale. Il rappelle le vote du Congrès d’Amiens décidant que, contrairement à ce qui avait été fait jusqu’alors, les deux organismes marcheraient séparément, tout en prenant, quand les circonstances l’imposeraient, des décisions communes. Il lit la décision du Congrès de Lyon stipulant que l’Internationale syndicale doit se placer exclusivement sur le terrain économique et grouper, sans distinctions politiques, tous les travailleurs luttant contre le patronat et pour la transformation sociale. Il reconnait que dans le Conseil économique il y a des techniciens qui ne sont pas syndiqués, mais, dit-il, ils ne peuvent guère le faire car ce sont des agents de direction. D’ailleurs, avant tout, ce sont des salariés. Il conclut en ponctuant que nous avons besoin d’eux et que dans les circonstances actuelles c'est presque impossible de les chasser.

Boulout, des instituteurs, défend la thèse de la Fédération des métaux. Il dit que les fonctionnaires sont des conservateurs et les techniciens des bourgeois, Zoretti, indique-t-i1, est professeur et syndiqué. Il peut transmettre sa science aux instituteurs, Il termine en affirmant que la CGT ne doit pas confier un pouvoir d’exécution au Conseil économique et il ajoute : « C'est d'ailleurs le point de vue de la Fédération des métaux ».

Audinet répond que seule la CGT possède les pouvoirs d'exécution. Le C.E. n’est qu’un organe d’études.

Raymond, des PTT, proteste contre la forme employée pour appeler les fonctionnaires à la CGT. On a adopté le titre de « Fédération des Fonctionnaires » et la CGT n’a pas fait de déclaration en ce qui concerne le régime transitoire de ces fonctionnaires.

Boisson, des cheminots, déclare que ce n’est pas toujours facile de contenter tout le monde quand on tient une direction. Ceux qui ont eu mains les rênes de la CGT ont le devoir de ne pas écarter, d’emblée ceux qui peuvent être utiles. En définitive, il faut que nous placions toute notre confiance dans la CGT.

Raymond, des PTT, riposte que la « Fédération des Fonctionnaires » a des statuts contraires à ceux de la CGT.

Boisson reprend : Il faut admettre dans les syndicats ceux qui ont de bonnes idées sans être entièrement avec nous, puis les éduquer complètement.

Boulout et Audinet font alors comprendre la nécessité de rester dans le cadre du numéro un. Bonneau, des employés de commerce de Châtellerault, déclare que les délégués de la CGT ont certainement cru bien faire. Mais le C.E. ne doit être qu’un organe d’études et non d’exécution. Il dépose un ordre du jour.

Audinet répète que c’est bien l’avis de la CGT.

Boulout souligne une déclaration de Jouhaux. Il a parlé de « force créatrice ». Il faut donc insister pour que le C.E. ne soit qu’un conseil d’études.

Jouteau, du bâtiment de Chauvigny, dépose un ordre du jour traduisant le point de vue de la minorité de la CGT. Il ne faut pas de bourgeois à la C.GT. Nous pouvons nous diriger nous-mêmes, affirme-t-il.

Deux ordres du jour restent donc en présence.

Ordre du Jour Bonneau : « L’Union des syndicats de la Vienne réunie en Congrès, accepte la constitution du C.E. au sein de la CGT., à la condition expresse qu’il ne soit qu’un organe provisoire d’études et non de direction et d’exécution.

Ordre du jour Jouteau : « La CGT ne doit pas abandonner un seul instant ses principes de lutte de classes. En conséquence, le C.E., doit agir à sa guise et ne doit pas avoir place à la CGT ».

Avant le scrutin, Audinet estime que nous ne pouvons pas voter le 2me orde du jour, car il est contraire à la décision du congrès de Lyon.

On vote, 56 mandats vont à l'ordre du jour Bonneau contre 42 à l'ordre du jour Jouteau. Le syndicat de la manufacture de Châtellerault donne 8 mandats au premier et 3 au deuxième,

Sur une déclaration d'un délégué, Audinet répond que sa bonne foi n’a pas été trompée. Il a voté en toute conscience pour l’entrée des fonctionnaires à la CGT. A son avis, d’ailleurs, ils se syndiqueront par sections et ces sections seront sous l’égide de la CGT.

Raymond, des PTT, fait ressortir cette condition : fonctionnaires et non Fédération des fonctionnaires,

Il est midi, et le président suspend la séance afin de laisser prendre aux délégués un repas bieu gagné.

A suivre

Pour le Secrétaire de séance :
F. AUDINET.
Secrétaire-adjoint de l’Union Syndicale du Personnel Civil de la Manufacture d’Armes de Châtellerault

 

le 03/05/2022 à 17:50

Source : Le Prolétaire de la Vienne

congrès, motion, international

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