0633919/09/1967CHATELLERAULT
Hier soir à la salle de la Redoute, les syndicats CGT, FO, CFDT, ouvriers et maîtrise se sont rassemblés pour défendre leurs droits après l’avis de fermeture de leur établissement.
Tout le personnel était présent.
M. Jolly, au nom de la CGT invite ses camarades à conserver leur sang-froid, les mettant en garde contre le questionnaire qui leur a été distribué pour la fermeture de la Manufacture d’Armes.
Les perspectives de ré-embauchage aussi bien à la SOCHATA qu’à la SFENA paraissent très peu sûres.
Par ailleurs, le questionnaire soumis à chacun ne semble pas avoir d’autre but que de sonder les intentions de chaque ouvrier. Rien ne prouve qu’il lui sera donné suite. M. Joly se doute qu’une extension de la SFENA aura lieu à l’heure actuelle. En revanche, il indique les inconvénients qu’aurait la fermeture de la MAC sur le plan « impôts, logements, etc... ». Il termine en disant : « Nous ferons le maximum pour empêcher la fermeture de la MAC et nous ferons notre possible pour son extension ».
M. Cognée, CFDT, parle de l’inconsistance des propositions du délégué ministériel, M. Rampant « la mobilité de l’emploi même cher aux technocrates, fait-il observer, ne tient compte que des difficultés de relogement. Par ailleurs, la mise à la retraite anticipée ne saurait compenser la perte de salaire ».
Il considère que les perspectives d’emploi sont très discutables et qu’en tout cas Il n’y a pas de solution collective envisagée. Il se prononce pour le maintien de la MAC après avoir mis en garde tous ses camarades contre le questionnaire, sorte de « gallup » destiné à leur faire ratifier la fermeture de l’établissement.
M. Pairault, CGT-FO, analyse, lui aussi, la situation de l’emploi dans la région pour en arriver à cette conclusion que le reclassement à l’heure actuelle dans le Châtelleraudais est impossible. Il fait état d’une entrevue avec le député-maire Abelin, de Châtellerault au cours de laquelle il ressort, que des éléments nouveaux pourraient intervenir dans les mois à venir et qu’une autre usine d’État s’implanterait à l’emplacement de la MAC pour des travaux différents de ceux effectués à l’heure actuelle, ce qui apporterait une solution suffisante. Compte tenu de cette indication il s’interroge lui aussi s’il est opportun de répondre au questionnaire tout en admettant que chacun est libre de faire comme il l’entend... Le syndicat FO préconise l’abstention du questionnaire.
Mme Maréchaux (Syndicat FO administratifs) fait savoir à tout le personnel présent que toute la maîtrise et tous les ouvriers administratifs sont solidaires avec les ouvriers et espèrent le maintien de la MAC (et l’extension).
M. Augras, CGT, fait l’historique des lettres adressées depuis 6 ans au Ministère.
Il estime que la lutte doit encore continuer et doit se poursuivre, que rien n’est perdu à l’heure actuelle compte tenu des articles parus aujourd’hui dans la presse pour la fermeture du dépôt Hawk et engage ses camarades à rester fermes, vigilants et unis pour maintenir à Châtellerault un établissement d’État.
Il note au passage l'incohérence du questionnaire.
A la tribune avaient pris place :
M. Hilaire, syndicat des techniciens CGT ; M. Pairault, FO ouvriers ; Mme Maréchaux, syndicat administratif FO ; M. Cognée, CFDT ouvrier : M. Cailleaud, CFDT technicien-chef ; M. Augras, CGT ouvrier ; M. Joly, CGT ouvrier.
A l’issue de cette réunion les syndicats ont approuvé la motion suivante :
« Les personnels de la Manufacture nationale d’armes à Châtellerault, réunis le lundi 18 septembre en assemblée générale à l’appel des organisations syndicales CGT, FO, CFDT, cadres et maîtrise ;
« - protestent contre la décision interministérielle de la liquidation de la MAC ;
« - s’indignent des méthodes employées pour inciter les personnels à quitter l’établissement, méthodes caractérisées et concrétisées par la lettre-questionnaire du délégué interministériel à l’armement ;
« - affirment leur complet attachement à la Manufacture de Châtellerault ;
« - demandent l’abrogation totale de la décision interministérielle du 11 avril 1961 et la remise en activité de leur établissement ;
« - donnent pouvoir aux organisations syndicales de mener toute action en faveur de la MAC ».
le 12/05/2022 à 11:47
Source : Centre Presse
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