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0634022/09/1967POITIERS

UN APPEL DU CARTEL DÉPARTEMENTAL DE DÉFENSE DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

Nous recevons du Cartel départemental de défense et d’amélioration de la Sécurité sociale et des Allocations familiales l’appel suivant :

« Depuis 1958, le gouvernement n’a cessé d’accentuer sa campagne contre la Sécurité sociale.

« En 1959, Il a tenté une première opération en instituant la franchise de 3.00 francs. Mais la riposte des assurés sociaux ayant, été rapide et forte, le gouvernement a été contraint de la supprimer.

« Aujourd’hui, l’attaque contre la Sécurité sociale prend une autre envergure au nom d’un prétendu déficit, le gouvernement restreint les droits des assurés sociaux et de leurs familles et démantèle la Sécurité sociale.

« Les décisions publiées par le gouvernement peuvent se résumer ainsi :
1) Accroissement des cotisations des assurés.
   Taux de cotisation porté de 6 à 6.5 % du salaire avec une cotisation supplémentaire frappant les salaires au-dessus de 1.140 fr par mois.

2) Diminution des prestations.
- les indemnités pour perte de salaire en cas de maladie seront très notablement réduites.
- le remboursement des frais médicaux et pharmaceutiques est diminué.
- certaines interventions chirurgicales actuellement remboursées à 100 % ne le seront plus qu'à 70 %.
- réduction obligatoire des remboursements des Mutuelles. L’assuré aura obligatoirement 5 % au moins à sa charge.
- suppression de l’Allocation de salaire unique aux jeunes ménages sans enfant.

3) Mesures anti-démocratiques relatives à la gestion des Caisses, aboutissant à une mainmise du patronat sur les conseils d'administration.
• suppression des élections,
• gestion dite « paritaire » qui donne à 1 million de patrons, autant de représentants que 15 millions de salariés.

« Ces mesures portent atteinte au droit à la santé, au moment du développement considérable de la médecine, les remboursements insuffisants freinent le dépistage des maladies.

Le déficit est un prétexte sans fondement

« Nous affirmons que le déficit dont fait état le gouvernement, n’existe pas, car si les dépenses apparaissent supérieures aux recettes, c’est tout simplement parce que la Sécurité sociale supporte des charges qui ne lui incombent pas et qui s’élèvent à plus de 4 milliards de nouveaux francs par an, ainsi que l’a reconnu la Cour des comptes.

« Parmi ces charges figurent :
- l’inclusion des amortissements dans les prix des journées d’hospitalisation.
- la charge du Fonds National de solidarité.
- la prise en charge par le régime général du solde débiteur du régime agricole.
- les frais de fonctionnement des services du Ministère des Affaires sociales chargés du contrôle de la Sécurité sociale.

« Nous demandons :
- L’arrêt des « prélèvements » de fonds effectués par l'État.
- Le règlement des dettes patronales vis-à-vis de la Sécurité sociale.
- La baisse des produits pharmaceutiques par la réduction des bénéfices scandaleux réalisés par les industries pharmaceutiques.
- La participation de l’État au Financement de la Sécurité Sociale (comme c’est le cas dans les autres pays développés).
- Le maintien du droit de chacun d’obtenir par ses propres cotisations les garanties complémentaires qu’il juge utiles, notamment par le jeu de la Mutualité.
- La progression du niveau de vie des familles par des prestations familiales plus substantielles.

« Nous appelons :

Tous les ressortissants des Caisses de Sécurité sociale et d'Allocations familiales,

Tous les adhérents des Mutuelles,

« A s’élever :
Contre l’augmentation des cotisations et la diminution des prestations, qui constituent un recul dans le progrès social.

« A demander :
A ce que la gestion démocratique des Caisses de Sécurité Sociale et d’Allocations familiales continue à être assurée par leurs représentants élus,

« A exiger :
L’abrogation des ordonnances en cause.

Agir vite

Les organisations soussignées qui ont créé un cartel de défense et d’amélioration de la Sécurité sociale et des prestations familiales,

« Appellent : Toutes les organisations et personnalités intéressées par la défense de la Sécurité sociale et des prestations familiales à se joindre au Cartel.

« Appellent : Les travailleurs, ainsi que tous les ressortissants des Caisses de Sécurité sociale et d'Allocations familiales. à s'unir et à agir :
- En signant massivement les pétitions du cartel départemental.
- En organisant la protestation dans toutes les entreprises et localités.
- En participant au grand rassemblement départemental, le samedi 14 octobre à 17 h, 30, à Poitiers,
   - pour l’abrogation des ordonnances.
   - pour l'amélioration de la Sécurité Sociale et des prestations familiales.

Les organisations composant le Cartel
Union Départementale CGT, Union Départementale CFDT, Section départementale de la FEN, Section départementale du SNI, Association syndicale des familles, Fédération Nationale des malades, infirmes ou paralysés, Association Populaire de l’Aide familiale, Union des Femmes Françaises, Mutuelle générale de l’Éducation Nationale (Section de la Vienne), Caisse d’Action Sociale EDF(centre de Poitiers), Mutuelle nationale des Étudiants de France (section de Poitiers), Union des Vieux de France, Association générale des Étudiants de Poitiers (Fédération de la Vienne), Mutuelle générale des PTT (section de la Vienne).

Les organisations désireuses de s’associer à l’action du Cartel voudront bien s’adresser à l’une des trois organisations syndicales signataires suivantes : CGT, CFDT, FEN, Maison du peuple de Poitiers

 

 

le 12/05/2022 à 12:37

Source : Centre Presse

sécurité sociale, unité, protestation, appel

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