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Les Syndicats CGT, CFDT, FO, de la Manufacture viennent d’adresser au Président de la République la lettre suivante, qu’ils nous prient de bien vouloir insérer :

« Monsieur le Président,

« Prévenus depuis longtemps, ce n’est pas sans une grande émotion que les Châtelleraudais ont appris la fermeture de « leur » Manufacture Nationale d’Armes.

« Alors que du travail peut nous être fourni, que des établissements de la Défense Nationale sous-traitent une partie importante de leurs commandes, nous restons stupéfaits devant les raisons données pour motiver cette décision qui doit intervenir le 1^er juillet 1968.

« Nul n’ignore combien cette fermeture sera préjudiciable à la région où la situation de l’emploi devient très alarmante.

« La Manufacture de Châtellerault ce n’est pas seulement les éminents services qu’elle a rendus à la Nation depuis sa création. Tant par la qualité que par la quantité de ses recherches et de ses productions, elle est aujourd’hui, et elle pourrait être demain, malgré les amputations qu’elle a subies, l’une des sources économiques importantes pour la région.

« Elle peut vivre, elle peut rendre beaucoup de services dans le cadre des fabrications d’armement et dans celui de l’expansion économique régionale.

« M. Abelin, député-maire de Châtellerault, au cours d’une audience accordée le lundi 4 décembre 1967 aux syndicats de la Manufacture a rejeté sur la personne de M. le Président de la République toute la responsabilité de cette fermeture...

« Nous nous permettons, M. le Président de la République, de porter directement notre requête à votre connaissance.

« Pour son avenir, pour son harmonieuse expansion économique, la région a besoin que la Manufacture de Châtellerault redevienne ce qu’elle était : un Établissement National rayonnant.

Les personnels encore employés a la Manufacture attendent peut-être beaucoup, avec la ferme espérance de ne pas être déçus, l’annulation de la décision de fermeture de « Notre » Manufacture.

Veuillez recevoir, Monsieur le Président de la République, l'expression de notre haute considération ».