0641701/02/1968CHARROUX
Une crise grave dans le monde du travail au sud de notre département, qui touche de nombreuses familles de Charroux et des environs a éclaté hier soir, avec la fermeture de l’usine de confection « Anthéor » dont le personnel a été licencié. C’est là, l’épilogue d’une affaire qui depuis plusieurs mois était passée par diverses fluctuations. On ne connaît la genèse. L’usine « Anthéor » spécialisée dans la confection des vêtements d’enfants s’était implantée à Charroux il y a trois ans. Son activité allant en s’amplifiant elle employa jusqu’à 150 personnes, main-d'œuvre recrutée à Charroux et dans la région. Dans le même temps à Chef-Boutonne, dans les Deux-Sèvres s’installait un atelier de confection, la « Société Michka », qui se trouve liée à « Anthéor », par le fait que la direction générale des deux entreprises est la même, assurée par M. Benjamin Debenest.
La fermeture du marché algérien au marché français de la confection, allait provoquer une crise qui aboutit à une mise en chômage partielle du personnel, en ce qui concerne l’usine de Charroux, puis une reprise eut lieu avec 38 employés au début de janvier, qui jusqu’à hier soir devaient travailler.
Entre temps, divers événements intervenaient. Tout d’abord à la Société « Michka » à Chef-Boutonne dont le bilan était déposé au Tribunal de Commerce de la Seine le 26 Janvier, puis le lendemain 27, c’était celui de la société « Anthéor », de Charroux, le siège social des deux sociétés étant à Paris. Un syndic enquêteur, Me Chevrier est désigné par le Tribunal de la Seine pour faire une enquête sur ces dépôts de bilan. C’est lui qui a pris la décision, jusqu’à plus ample information, de fermer l’usine « Anthéor » de Charroux. Décision qui intervenait hier soir, tandis que les services du travail et la Main-d’Œuvre étaient alertés.
M. Fernand Debenest, directeur de l’usine « Anthéor » à Charroux, frère du gérant de la société, nous a déclaré hier soir :
« N’ayant pu recevoir les capitaux nécessaires pour payer le personnel et n’ayant par ailleurs aucune nouvelle de la direction de Paris, j’ai dû me résigner à fermer les portes de l’usine, aujourd’hui ».
A Chef-Boutonne, par ailleurs où 27 employés ont été licenciés, 50 employés continuent encore à travailler pour satisfaire des commandes.
le 19/05/2022 à 17:26
Source : Centre Presse
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