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Mercredi dernier, 25 août 1909, les ouvriers de l'industrie du bâtiment de Poitiers avaient organisé une réunion générale de toutes les corporations pour entendre la conférence du camarade Péricat, délégué de la Fédération, en tournée de propagande dans le midi et le centre de la France.

Nombreux étaient les camarades qui sont venus entendre la bonne parole syndicale ; pendant plus d'une heure le camarade Péricat a développé le programme de l'organisation syndicale aux applaudissements de l'assemblée.

Ce n'est pas cependant que Péricat fut tendre pour une certaine catégorie d'ouvriers. Il leur a dit de dures vérités. Il s'est élevé, avec une énergie peu commune, contre ceux qui, gagnant un salaire déjà trop insuffisant, ne craignent pas les jours de paye, de dépenser une notable partie au cabaret, obligeant ainsi leurs femmes à compter avec la charité publique pour élever leur famille.

Tant qu'une partie de la classe ouvrière sera assez lâche pour compter sur un bon de pain pour élever ses enfants elle ne sera pas digne de son émancipation. Puis il engage tous les travailleurs à rallier au plus vite leurs syndicats parce que c'est là seulement qu'ils prendront des leçons de dignité et de volonté qui leur donneront le courage nécessaire pour lutter contre le chômage et l'exploitation patronale.

Le camarade Paillet, trésorier du syndicat des Menuisiers, dit que la réunion a surtout pour but de grouper tous les travailleurs en vue de formuler des revendications corporatives concernant toute l'industrie du bâtiment.

Puis l'ordre du jour suivant est adopté :

"Les travailleurs du bâtiment, réuni le mercredi 25 août 1909 salle des Orphéons à Poitiers, après avoir entendu le camarade Péricat dans son développement sur l'utilité des groupements corporatifs, lui expriment toute leur satisfaction et engagent tous les camarades encore non syndiqués à adhérer à leur syndicat et à la Bourse du Travail ».

La séance est levée à 10 h 1/2.