0064501/11/1909POITIERS
"Monsieur le Conseiller,
Vendredi dernier, au Conseil municipal, vous avez déclaré que vous ne voteriez pas le renouvellement de la subvention que le Conseil municipal alloue chaque année à la Bourse du Travail au profit de ses cours professionnels. C'est évidemment votre droit, vous êtes conseiller municipal et, à ce titre, vous devez veiller aux intérêts de la ville, vous êtes parcimonieux de ses deniers ; mais lorsque vous donnez pour raison de votre refus que les sommes ainsi obtenues par la Bourse ne sont pas employées à l'objet pour lequel elles sont destinées, que les professeurs des cours ne sont pas payés, vous savez bien en disant cela que vous disiez le contraire de la vérité et vous savez bien également que vous commettiez envers le personnel de la Bourse du Travail un calomnie absolument injustifiée.
Vous avez été maire de Poitiers, M. Mérine, vous n'avez pas le droit d'ignorer que l'article 20 des statuts constitutifs de la Bourse, élaborés de concert avec le Conseil municipal de 1898, réserve tous les droits du Conseil en ce qui concerne le contrôle de l'emploi des subventions de la ville et qu'une commission de trois membres est chargée de vérifier l'emploi de ces sommes.
Pourquoi donc, dans le temps où vous avez été maire, c'est-à-dire pendant quatre années, alors que les mêmes subventions étaient allouées à la Bourse, n'avez-vous jamais fait fonctionner cette commission ?
C'est donc qu'à cette époque vous trouviez les opérations de la Bourse tout à fait régulières cependant elles étaient déjà, à ce moment-là, affiliée à la CGT. Alors ?
Quand vous affirmez que la Bourse paye 125 francs de cotisations à la CGT vous montrez que vous ignorez complètement les rapports des syndicats et de la Bourse avec cette organisation.
Nous avons le droit d'affirmer, à notre tour, parce que nous sommes en mesure de le démontrer, que les subventions, toutes les subventions, sont à l'organisation, à l'entretien et au fonctionnement des cours professionnels.
Permettez-nous de faire remarquer en passant que, depuis que la ville a chargé la Bourse du bureau de placement municipal gratuit, imposé par la loi de mars 1904, la ville n'a jamais déboursé un centime pour ce surcroît de travail et la Bourse a supporté tous les frais de publicité, d'affichage et de correspondance, qui s'élèvent à plusieurs centaines de francs chaque année.
Et maintenant, puisque cette terrible CGT paraît être la pierre angulaire contre laquelle viennent se heurter toutes nos démarches de subventions, nous vous prions de prendre l'initiative de nous faire convoquer à l'une quelconque de vos Commissions générales du Conseil. Nous nous ferons un plaisir d'éclairer votre religion en ce qui concerne les rapports de la Bourse et de la CGT. Cela nous permettra, en même temps, de dissiper l'équivoque que vous avez volontairement créée par votre inqualifiable affirmation.
.../... Pour le bureau, Le secrétaire." Nous espérons qu'une réponse de M. Mérine nous permettra d'être complètement renseigné sur les rapports de la Bourse avec la CGT.
le 22/04/2020 à 14:59
Source : L'Avenir de la Vienne
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