0656323/05/1968POITIERS
Texte des revendications remis à l’Inspection académique :
« Les instituteurs de la Vienne, en grève à partir du mercredi 22 mai 1968, conformément à la décision prise par le Conseil syndical extraordinaire de lundi 20 mai, approuvée par les réunions cantonades des 20 et 21 mai et confirmée par le mot d’ordre de la F. E.N., proclament leur détermination de voir prises en considération leurs justes revendications. Depuis dix ans, le pouvoir refuse systématiquement tout dialogue, impose sa réforme sans prendre l’avis des enseignants et tourne le dos à une démocratisation de l’enseignement. Il faut qu’un tel état de choses cesse.
Nous exigeons :
- une organisation syndicale qui ait des moyens de travail : deux décharges syndicales ;
- un grand ministère de l’Éducation nationale ;
- une décentralisation qui donne aux organismes paritaires pouvoir de décision ;
- un volume de crédits augmenté ;
- l’amélioration des conditions de travail : 25 élèves par classe ; 27 heures par semaine ; 18 heures dans le premier cycle ;
- un maître sur dix donnant l’éducation physique et les disciplines éducatives ;
- décharges nécessaires pour les directions d’école ;
- personnel de surveillance pour toute interclasse ;
- garantie de l’emploi ;
- garantie du traitement en cas de modification de la carte scolaire ;
- cadre de titulaires remplaçants ;
- traitement fixe et complet pour les remplaçants en attendant l’extinction de ce cadre ;
- construction d’un centre pédagogique du premier degré permettant la formation de très nombreux normaliens recevant après le bac deux ans d’enseignement dans l’enseignement supérieur et un an de la formation professionnelle spécialisée et permettant le recyclage des maîtres ;
- revalorisation de la fonction afin de voir l’élite intellectuelle se diriger vers l’enseignement ;
- révision du code des pensions et réversibilité de la retraite de la femme sur son mari ;
- revendications diverses : frais de déplacement, avantages pour les ruraux, service militaire réduit, etc... ;
- revendications dans le cadre de la fonction publique : abolition des ordonnances sur la Sécurité sociale, zones de salaire abolies, indemnité de résidence intégrée au traitement, revalorisation des traitements et pensions ;
- le paiement des journées de grève.
« En conclusion, l’assemblée, condamne la politique scolaire du gouvernement qui n’a pas voulu régler le problème scolaire dans un sens démocratique.
« Elle exige une nationalisation de l’enseignement dans le cadre du plan Langevin-Wallon ».
le 09/06/2022 à 12:07
Source : Centre Presse
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